De notre correspondante
P ACA est toujours considérée comme l'une des trois régions les plus favorisées en ce qui concerne les budgets hospitaliers. Dans le cadre de la politique de rééquilibrage entre les régions, l'enveloppe budgétaire de la région augmente donc moins vite que celle de la plupart des autres régions, Ile-de-France exceptée : 2,55 % contre une moyenne nationale de 3 %, avec un maximum de 4,99 % pour Poitou-Charentes.
« Mais cela signifie tout de même que les hôpitaux disposeront de 524 millions de plus cette année, ce qui n'est pas négligeable et ne permet pas de dire que les moyens se restreignent », souligne Christian Dutreil, directeur de l'ARH-PACA. A noter tout de même qu'au cours de l'année précédente les hôpitaux avaient bénéficié de rallonges budgétaires importantes et que le taux de progression initial de 1,9 % en PACA avait été porté à 3,33 %.
Plus de souplesse
A la différence des années précédentes, la plus grande partie de l'enveloppe initiale devrait être distribuée aux établissements afin de leur donner plus de souplesse pour leur gestion. La politique de réduction des inégalités entre les hôpitaux au sein de la même région semble s'assouplir elle aussi, car la politique trop rigide des années précédentes n'avait pas porté les fruits espérés : trop d'établissements sont restés à leur niveau de sous-dotation ou de surdotation. L'analyse de l'évolution des budgets établissement par établissement met en évidence beaucoup de quasi-« croissances zéro », surtout pour les établissements privés à but non lucratif, et des augmentations plus marquées en faveur des hôpitaux locaux, des centres anticancéreux de Marseille et de Nice, ainsi que de quelques centres hospitaliers, tels que Draguignan (+ 5,22 %), Aubagne, Brignoles, Salon-de-Provence ou Aix. Le budget de l'Assistance publique de Marseille n'augmente, en revanche, que de 1,31 %, ce qui ne manquera pas de soulever des protestations.
Un rééquilibrage ciblé
L'ARH, qui ne souhaite pas fixer uniquement la répartition des budgets en fonction de la valeur des points ISA (1), promet toutefois des « politiques personnalisées de rééquilibrage » autour d'objectifs négociés, qu'il s'agisse de projets d'établissement, de contrats d'objectifs ou d'accords contractualisés de financement. Une enveloppe de 31 millions de francs a été réservée à cette politique de contractualisation.
Les établissements devraient pouvoir bénéficier de crédits thématiques liés aux priorités nationales de santé publique, tels que le plan cancer, la sécurité sanitaire ou le soutien au financement des dépenses pharmaceutiques (pour un total de 150 millions de francs, en augmentation de 28 %). Pourront s'y ajouter les crédits réservés aux priorités régionales : psychiatrie (20 millions de francs, sans augmentation), néonatalogie (10 millions), urgences (10 millions). En ce qui concerne les urgences, les responsables de l'ARH reconnaissent que ces moyens resteront inférieurs aux besoins si on ne réfléchit pas aux moyens de maîtriser le nombre d'usagers se présentant dans les services d'urgence.
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