ANTIQUITES
par FRANCOISE DEFLASSIEUX
L ES céramistes du XIXe siècle avaient redécouvert avec ravissement, et réinterprété à leur manière, les « rustiques figulines » de Bernard Palissy, avec les plats ronds ou ovales remplis de crapauds, serpents, reptiles, coquillages et crustacés en tout genre, sur fond de rochers vert mousse et feuillages variés. Il n'est évidemment pas question de servir un gigot ou une fricassée dans ces ornements en ronde bosse où la cuiller aurait du mal à se frayer un chemin. Cette vaisselle néo-Renaissance s'accorde en revanche à merveille avec les buffets dits « Henri II » qui règnent sans partage dans les salles à manger de la seconde moitié du XIXe siècle.
L'histoire des arts décoratifs constitue, tout au long des siècles, à brûler ce que la génération précédente a adoré, et inversement. Le néo-Palissy a donc été rejeté avec horreur, jeté et cassé par la rigueur « design » des années 1930-1960, avant d'être réhabilité par le marché de l'art au milieu des années 1970, qui le fait passer de l'échoppe du brocanteur aux vitrines de l'antiquaire.
A l'aube du XXIe siècle, Palissy et ses lointains suiveurs du XIXe font toujours école auprès de certains jeunes céramistes. Christine Viennet, à son tour, accommode à sa façon cette vaisselle ludique et décorative. On pourra voir et acquérir ses re-créations à l'exposition inaugurée cette semaine aux Puces de Saint-Ouen et qui court sur deux week-ends.
Passion Palissy, Galerie « Rondeur des Jours », du samedi 27 au lundi 29 janvier et du samedi 3 au lundi 5 février. Marché Malassis, 142, rue des Rosiers, 93400 Saint-Ouen.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature