L ES négociations sur l'évolution des carrières des 725 000 agents hospitaliers sont closes. Quatre mois après leur lancement, le gouvernement y a mis un terme en arrêtant ses dernières propositions aux syndicats. A charge maintenant pour ceux-ci de décider s'ils approuvent ou non, le 14 mars, le protocole ainsi fixé.
Le chèque de 2,2 milliards de francs (en année pleine) que s'apprête à signer le gouvernement s'étend à l'ensemble de la fonction publique hospitalière, y compris ceux de ses agents qui travaillent dans les secteurs sociaux et médico-sociaux. Le cabinet de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, précise que toutes les filières de l'hôpital (administrative, technique, ouvrière et paramédicale) sont concernées par le protocole même si, à l'intérieur de chacune de ces quatre catégories, les nouvelles grilles de promotion et les revalorisations salariales sont variables d'un grade à l'autre et d'une profession à une autre - et il y a plus de 80 métiers à l'hôpital ! Les propositions d'Elisabeth Guigou et de son ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, prendraient effet le 1er janvier 2002 pour les professions paramédicales, l'encadrement, les sages-femmes et, dès l'automne 2001, pour les autres.
En moyenne, les 2,2 milliards des pouvoirs publics représentent, pour chaque personnel hospitalier, un bénéfice annuel d'un peu plus de 3 000 francs.
Dans les faits, la répartition que suggère le gouvernement est bien plus complexe. Les mieux lotis sont les infirmiers spécialisés, les cadres et les ouvriers professionnels. Du côté des IADE (infirmiers anesthésistes diplômés d'Etat), l'augmentation mensuelle en début de carrière serait de 557 francs net, de 1 755 francs en fin de carrière. Des sommes légèrement inférieures (418 francs et 1 420 francs) sont proposées aux IBODE (Infirmières de bloc opératoire diplômées d'Etat). Chez les administratifs, le point marquant est la création en trois ans d'un corps d'attachés d'administration hospitalière, intégrant tous les chefs de bureau et se traduisant pour eux par une augmentation de salaire de plus de 15 % en fin de carrière. Les ouvriers professionnels obtiennent, eux, une meilleure reconnaissance de leur qualification et leur promotion est favorisée.
Voilà donc ce qu'ont à approuver - ou à rejeter -, dans moins de dix jours, les syndicats de la fonction publique hospitalière.
Une date anniversaire
Pour cette signature, le gouvernement a symboliquement choisi le 14 mars, date anniversaire de l'accord conclu en 2000 par l'hôpital et Martine Aubry, qui débloquait 10 milliards de francs pour l'institution et posait ce principe de la révision des carrières des hospitaliers. Le 14 mars, c'est aussi une date d'« entre-deux tours », ce que certaines organisations ne manquent pas de noter. Ainsi, la CGT, majoritaire à l'hôpital, estime que » les élections municipales ont pesé» sur le déroulement des négociations, incitant le ministère à la « précipitation ». Regrettant que « beaucoup de catégories restent peu ou pas revalorisées », la CGT est pour l'instant, comme FO et la CFTC, réservée quant à la décision qu'elle prendra le 14. La CFDT, le SNCH (Syndicat national des cadres hospitaliers), l'UNSA, la CFE-CGC semblent s'orienter vers la signature, tandis que SUD, qui a déposé un préavis de grève pour le 13, a déjà annoncé qu'il ne signerait pas.
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