« Nous manifestons pour la sauver, la santé des femmes est en danger. » Aux gynécologues médicaux qui ont défilé à Paris pour obtenir des garanties sur le libre accès des femmes aux gynécologues, sans pénalisation financière, Philippe Douste-Blazy a apporté une réponse concise et claire. Il a reçu une délégation du Comité de défense de la gynécologie médicale (Cdgm) à laquelle il a assuré que « l'accès direct de toutes les femmes à leur gynécologue, dans les conditions actuelles de remboursement, restera garanti indépendamment du recours à un médecin traitant ».
Dans un document qu'il leur a remis, le ministre a précisé que la liberté de prescription et le principe du remboursement à l'acte n'étaient pas remis en cause dans le cadre de la réforme de l'assurance-maladie, en particulier pour les consultations, actes et prescriptions de gynécologie.
A l'origine de la manifestation nationale qui a rassemblé 5 000 personnes selon les organisateurs, un millier selon la police, le Comité de défense de la gynécologie médicale (Cdgm) avait exprimé la crainte que le médecin traitant, dont la définition est « très ambiguë » dans le texte du gouvernement, n'empêche l'accès direct des femmes à un gynécologue médical. Le texte prévoit en effet d'inciter les patients à choisir un médecin traitant, qui aura en charge le fameux dossier médical personnel, afin de favoriser la coordination des soins. « Il n'est pas fait mention des médecins spécialistes en gynécologie médicale, constate le Dr Claire Coussirat-Coustère, coprésidente du Comité. Le parcours de soins ne doit pas être handicapant pour les femmes. »
Une spécialité menacée.
Le Cdgm a une nouvelle fois demandé au ministre de la Santé l'augmentation du nombre de postes d'internes attribués à la gynécologie médicale pour pallier les futurs départs à la retraite et maintenir l'effectif actuel de 1 700 gynécologues médicaux. Le comité réclame l'ouverture de 119 postes d'internes contre 20 actuellement réservés à la discipline. Il souhaite la création d'une filière universitaire complète après le rétablissement en février 2003 d'un diplôme d'état spécialisé (Des) en gynécologie médicale, qui avait été supprimé en 1984. Philippe Douste-Blazy a répondu que cette question relevait des attributions du ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et qu'il lui en ferait part. Le Dr Coussirat-Coustère est consciente de la mince avancée des gynécologues médicaux et reste « vigilante ». La pétition du comité, signée à ce jour par près de trois millions de femmes, est selon elle la preuve que sa discipline, quoique menacée de disparition, demeure indispensable.
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