Polémique autour d’une affaire d’avortements sélectifs en Grande-Bretagne

Publié le 07/09/2013

Le ministre britannique de la Santé, Jeremy Hunt, a demandé des "clarifications urgentes" après la décision du parquet britannique de ne pas poursuivre deux médecins, filmés en caméra cachée, acceptant de pratiquer un avortement au motif que le foetus était de sexe féminin. L'affaire a été révélée par le Daily Telegraph, engagé dans une longue enquête visant à prouver que des avortements sélectifs étaient pratiqués dans les communautés immigrées en Grande-Bretagne. Le quotidien a équipé en février 2012 quatre femmes enceintes d'origines ethniques différentes --notamment indo-pakistanaise-- d'une caméra cachée. Il les a envoyées dans neuf cliniques du Royaume-Uni pour demander un avortement au motif que le sexe de leur foetus ne leur convenait pas. Si la majorité des médecins ont refusé, deux d'entre eux ont accepté. Le parquet britannique vient néanmoins de décider de ne pas poursuivre. "En prenant en compte la nécessité d'avoir un jugement professionnel sur les actes répréhensibles, et pour ne pas dissuader des médecins de pratiquer des avortements légitimes (...) nous avons conclu que ces cas spécifiques seraient mieux gérés par le conseil de l'ordre plutôt que par la justice", s'est justifié le parquet. "Le fait qu'aucun avortement n'ait été finalement pratiqué" a également compté, a-t-il fait valoir. Au Royaume-Uni, les avortements peuvent être pratiqués jusqu'à la 24e semaine de grossesse, contre 12 en France, une période suffisamment longue pour connaître avec certitude le sexe de l'enfant à naître. Près de 190.000 avortements sont pratiqués chaque année en Angleterre et au Pays-de-Galles.



Source : lequotidiendumedecin.fr