LE QUOTIDIEN - Dans quel état d'esprit le comité des sages va-t-il travailler ?
Pr BERNARD GLORION - C'est lundi (aujourd'hui) que l'on démarre vraiment à un rythme accéléré, car il faut donner rapidement nos axes de travail, notre méthodologie et le calendrier au cabinet Guigou, sans doute dans la première quinzaine de mars. Cette mission de concertation est très importante, mais elle s'appuie évidemment sur tout ce qui a déjà été réalisé. On ne va rien inventer : nous avons plutôt à faire une synthèse afin de sortir du blocage actuel.
Sur la régulation du système de soins, sur les urgences, sur la FMC, tout a déjà été dit, ou presque. A titre personnel, je me positionnerai d'abord en tant que médecin, avec mon expérience et des idées adaptées à l'évolution nécessaire des pratiques médicales et des progrès de la science. Il faudra être réaliste.
Ne craignez-vous pas que vos travaux soient éclipsés par les démarches parallèles de concertation syndicale qui existent déjà ?
Je suis serein, je n'ai pas de crainte a priori, d'autant que nous travaillons dans un esprit totalement indépendant. Mais soyons sérieux : les membres de ce qu'on a appelé le « G7 » de l'assurance-maladie (1) et le « G6 » (2) sont justement ceux que nous allons auditionner dès le mois de mars. Nous allons donc les écouter, et les différentes démarches se recouperont à un moment ou à un autre.
Quel est votre calendrier ? Les solutions que vous proposerez seront-elles inscrites dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2002 ?
Il faut qu'on aille vite. C'est nécessaire, parce que nous avons une échéance essentielle en juin (le nouveau « Grenelle de la santé ») . Je peux déjà vous dire que nous ferons des propositions à effet immédiat, des propositions à moyen terme et des propositions à plus long terme, comme sur la formation médicale initiale et continue. Cela veut dire effectivement que certaines solutions qui émergeront de cette concertation pourront être intégrées dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2002), qui sera bouclé en septembre prochain. J'ai cru comprendre que c'est dans cet esprit que la ministre de l'Emploi et de la Solidarité souhaitait travailler.
(1) Il s'agit d'un groupe de travail qui réunit trois syndicats médicaux (CSMF, SML, FMF) et quatre centrales syndicales de salariés (FO, CGT, CFTC, CFE-CGC).
(2) Cet autre groupe de travail, plus récent que le « G7 », réunit MG-France et la CFDT, mais aussi des représentants des infirmières, des kinés, des pharmaciens et des biologistes.
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