LE QUOTIDIEN : Comment faire entendre la voix de la dermatologie française et francophone au niveau mondial ?
Pr BRIGITTE DRENO : C’est une mission à laquelle la SFD attache une grande importance. Nous incitons ainsi un maximum de dermatologues français à être chairman ou speaker dans les congrès mondiaux ou européens. Renforcer notre lisibilité internationale c’est aussi renforcer la crédibilité de notre discipline auprès de nos interlocuteurs institutionnels et politiques français.
Avec quelles institutions internationales travaille la SFD ?
Nous sommes en lien étroit avec The European Academy of Dermatology and Venereology (EADV) et nous avons ainsi pu obtenir à nouveau l’organisation en France du congrès européen. La SFD a aussi des liens de proximité avec l’International League of Dermatological Societies (ILDS), dont le rôle est d’abord d’organiser tous les 4 ans le congrès mondial qui se tiendra en juin prochain à Vancouver. L’ILDS mène aussi un important travail pour faire vivre la dermatologie dans les pays en voie de développement, notamment en Afrique, en Inde et en Asie. Elle rédige des guidelines utilisables par les dermatologues de ces pays. Nous menons le même type d’actions avec les dermatologues des pays francophones. Nous accordons des bourses et des prix. Nous facilitons la venue de leurs internes dans nos services ou lors des JDP à Paris. Au congrès de Vancouver, nous organiserons un symposium d’une demi-journée sur la dermatologie de langue française avec la société québécoise et l’ADF (association des dermatologues de langue française). Enfin, nous avons aussi des liens étroits avec la société européenne de recherche dermatologique et nous essayons d’être très actifs au sein de l’European Dermatology Forum (EDF); ce groupe de professeurs européens est notamment chargé de réfléchir à la manière d’accentuer la lisibilité de la dermatologie auprès de Bruxelles pour défendre sa place à côté des autres disciplines.
Existe-t-il des thématiques transversales qui intéressent les dermatologues du monde entier ?
Les maladies inflammatoires du visage, le psoriasis ou la dermatite atopique sont centrales dans beaucoup de pays. Il y a aussi tous les problèmes du vieillissement cutané des kératoses actiniques à l’esthétique. Enfin, on constate une différence d’approche des cancers cutanés. En France, Allemagne, Suisse et Autriche, les dermatologues sont très impliqués dans leur prise en charge, y compris au stade métastatique. Alors que dans d’autres pays, notamment aux États-Unis, ce sont les oncologues qui assurent la prise en charge des stades avancés, les dermatologues se consacrant plutôt à la prévention, au dépistage précoce et à la chirurgie.
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