L ES triglycérides seraient-ils le marqueur tant attendu du risque d'obésité chez les jeunes ? C'est dans cette voie que se dirigent les conclusions des travaux de Sarah Leibowitz et coll. (Rockefeller Institute, New York)*, menés pour l'instant, il est vrai, chez le rat.
L'équipe américaine est partie d'une hypothèse qu'elle partage avec d'autres chercheurs. Un apport alimentaire quotidien de graisses, aux alentours de 30 % de la ration globale, déclenche l'obésité en stimulant le stockage des graisses et en augmentant l'avidité pour ces lipides. Il faut se souvenir que l'organisme humain est conçu pour emmagasiner le maximum d'énergie : l'homme n'a pas toujours connu des périodes de surabondance.
Le travail mené chez des rats a consisté, après un élevage avec de faibles apports lipidiques, à les nourrir par la suite presque exclusivement avec des graisses. Les rongeurs dont le taux de triglycérides s'est élevé le plus après cette alimentation étaient les plus susceptibles de devenir obèses.
Selon S. Leibowitz, les triglycérides, ou une substance qui en dépend, déclenchent l'activité de gènes au niveau hypothalamique, lesquels stimulent la suralimentation et le stockage lipidique. Ces gènes fonctionnent plus que de raison chez les rats destinés à devenir obèses, faisant produire de grandes quantités de peptides. En particulier, l'élévation des triglycérides s'accompagne d'une production accrue de molécules orexiantes, telles que la galanine ou l'orexine, et d'une action sur la leptine. Enfin, chez les femelles, cette élévation stimule la production d'hormones sexuelles (estrogènes et progestérone), elles-mêmes déclenchant la libération des peptides impliqués dans la prise de poids.
* Présentées lors d'une réunion de l'Association américaine pour l'avancement de la science.
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