Voilà une jeune femme qui aime ménager des surprises. Elle raconte qu’il y a quelques années déjà, mention « très bien » au bac, elle avait sidéré ses proches qui la destinaient plutôt à une math-spé en choisissant… médecine ! « Ça a surpris plein de monde ! Je me suis décidé un peu au dernier moment. Je voulais un métier avec des relations humaines et pas derrière un bureau », raconte cette fille d’ingénieur et d’institutrice.
Juliette Lesaint, 24 ans, a eu, depuis, d’autres occasions de montrer qu’elle ne rechigne pas à emprunter les chemins de traverse. Jugez plutôt. Aux ECN 2013, cette Grenobloise a été classée 49e. Un excellent classement qui a permis à cette amateur de ski de randonnée de rester dans sa ville natale. Et, plus original, d’être la première à opter pour la médecine générale !
Ce culot lui vaudra donc le « Prix spécial du jeune généraliste » que Le Généraliste remettra bientôt dans le cadre de ses « Grands Prix 2014». Là encore, rien ne semblait la prédisposer à un tel choix. Elle l’avoue volontiers : elle a eu très peu de contacts avec la médecine générale durant ses études. Une erreur administrative a d’ailleurs bien failli la faire passer entre les gouttes du stage de deux semaines prévu au cabinet en second cycle. « On était deux dans ce cas-là. Et l’administration nous avait dit de ne pas nous inquiéter : on aurait validé notre externat malgré ça. Finalement, c’est nous qui avons fait les démarches. »
« Par curiosité... »
De cette quinzaine auprès d’une généraliste de Seyssinet, près de Grenoble, qui pour la première fois l’a fait sortir de l’univers hospitalier, elle garde un bon souvenir : « On ne voit pas du tout la même chose qu’à l’hôpital. C’est vraiment une façon toute différente de faire. Et c’est hyper-riche de voir comment ça fonctionne ».
Brève incursion dans le quotidien d’une généraliste qui lui a fait voir la discipline sous un jour nouveau, mais sans avoir été déterminant dans son choix d’internat : « J’ai fait médecine générale par curiosité. En fait j’ai beaucoup hésité entre médecine interne, et médecine générale car je voulais faire quelque chose de large. Et la première m’a paru encore trop pointue ».
La suite ? Pour Juliette, c’est encore un peut tôt pour la définir. Et elle a encore deux ans et demi d’internat à effectuer avant de se décider. Actuellement interne aux urgences de Chambéry, elle voit beaucoup de traumato. à partir de mai, elle vise un stage en médecine générale, « plutôt en semi-rural ou en rural car on m’a dit que c’est là que c’était le plus intéressant ». Elle compte bien sur cette expérience pour se faire une idée un peu plus précise de l’exercice en médecine ambulatoire. Mais, pour l’heure, c’est plutôt en milieu hospitalier qu’elle se projette demain. « Après mon internat, je me verrai bien faire soit une capacité de gériatrie, soit intégrer un service de médecine polyvalente dans un petit hôpital ». À moins que d’ici là, le virus de la médecine de ville ne la rattrape...
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