AVEC L’EXPOSITION « Illusions, ça trompe énormément », le Palais de la découverte répond avec adresse à sa mission première : mener le visiteur sur le chemin de la culture scientifique. Conçue et réalisée principalement en interne par les équipes du département des sciences de la vie, l’exposition met en scène toutes sortes d’illusions où chacun peut tester ses perceptions sensorielles et ses réactions corporelles.
Mais au-delà de l’aspect ludique et magique, l’enjeu est d’éveiller la curiosité sur des notions de biologie et de neurosciences. L’illusion, c’est l’interprétation erronée de la perception sensorielle de faits ou d’objets réels : le visiteur va pouvoir le constater dès l’entrée lorsqu’il aura l’impression, par le truchement d’un grand miroir, de monter un escalier sans fin. Bienvenu dans la chambre d’Ames, imaginée en 1946 par cet ophtalmologiste américain, où l’on se retrouve tour à tour minuscule et géant. Quelle étrange sensation de constater par soi-même l’interprétation que le cerveau fait du monde !
Révéler des vocations scientifiques.
Comment pouvons-nous percevoir du mouvement là où il n’y a qu’une succession d’images fixes ? Pourquoi avons-nous l’impression de voir bouger des motifs sur une peinture absolument immobile ? Un stroboscope peut-il modifier notre perception d’un objet en mouvement ? Est-on sûr de pouvoir reconnaître son propre visage ? Lorsque les repères s’effondrent, les interrogations surgissent.
Chaque étape de ce parcours déstabilisant est rythmée par de petits panneaux explicatifs et par des vidéos. Des exposés scientifiques sont également proposés deux fois par jour. Pour les enfants à partir de 7 ans, des ateliers permettent d’explorer, à travers des expériences, le fonctionnement de plusieurs organes des sens. «Nous voulons amener le visiteur à se poser des questions», explique le directeur du Palais de la découverte, Jack Guichard.
Parallèlement à l’inauguration de cette exposition, le Palais propose un nouvel espace « Un chercheur, une manip ». Pendant un à deux mois, un chercheur montre quelques-unes de ses expériences les plus spectaculaires. «En mettant le public en contact direct avec les chercheurs en train de faire la science, nous renouons avec notre tradition d’origine: développer les vocations scientifiques», ajoute Jack Guichard.
Jusqu’au 3 décembre, le visiteur peut s’initier aux travaux d’Henry Cavendish, physicien et chimiste anglais du XVIIIe siècle, le premier à mesurer la constante gravitationnelle d’Isaac Newton. L’expérience présentée est une « balance de Cavendish », dont le principe inspire toujours les balances modernes. On peut ainsi constater qu’un fléau porteur de deux petites masses et suspendu à un fil est soumis à l’attraction gravitationnelle de deux masses externes. Grâce à la mesure du déplacement de ce fléau, on détermine la constante de la gravitation universelle et, par ailleurs, la masse de la Terre. «C’est une gageure de pouvoir montrer cette expérience ici, au Palais de la découverte, commente Georges Paturel, chercheur à l’observatoire de Lyon. Ce sont des mesures très fines qui nous permette d’améliorer la connaissance de la constante de la gravitation.» Une gravitation fascinante, à peine perceptible, mais qui est loin d’être une illusion.
Avenue Franklin-Roosevelt, 75008 Paris, www.palais-decouverte.fr.
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