Cancer du sein

Quelles avancées au congrès de San Antonio ?

Publié le 12/01/2017
cancer du sein

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Crédit photo : SPL/PHANIE

L’une des questions abordées concernait la prolongation du traitement à visée hormonosuppreseur par les inhibiteurs de l’aromatase (IA), plus particulièrement le letrozole. Cela concerne les formes de cancer du sein localisées avec récepteurs hormonaux positifs. Une étude présentée en juin 2016 à l’ASCO montrait que le risque de récidive à 10 ans et 20 ans était encore présent. L’auteur préconisait donc de prolonger de cinq ans la couverture par IA.

Un faible bénéfice à prolonger le traitement par IA

Des études présentées à San Antonio, il ressort que le bénéfice est très faible. Ainsi chez des femmes ayant déjà reçu des IA ou du tamoxifène associé aux IA, un essai a mesuré l’effet du letrozole sur 5 ans versus 2,5 ans. Aucune différence n’a été notée entre ces deux protocoles concernant la survie globale. Néanmoins l’IA a réduit de 28 % le risque de récidive à distance.

La question même de l’intérêt de prolonger l’IA a été clairement évoquée. Cela relève d’une décision prise en concertation avec la patiente dans laquelle il faut prendre en compte l’âge, le statut ganglionnaire, les comorbidités et la densité minérale osseuse ainsi que la façon dont l’inhibiteur d’aromatase a été supporté pendant les cinq premières années.

Une notion un peu nouvelle est apparue concernant ces molécules, un effet délétère sur l’endothélium vasculaire apparaissant chez certaines patientes.

L’immunothérapie frappe à la porte de certains cancers du sein

Alors que dans le poumon, la vessie et le mélanome malin, les anti-PD1 et PDL1 sont devenus des médicaments indispensables, les rares essais dans le cancer du sein n’avaient pas été concluants.

Des études concernant le stroma tumoral et tout le micro-environnement montrent que la population lymphocytaire n’est pas la même selon les types de cancer du sein. Ainsi, les lymphocytes qui infiltrent les tumeurs (TILS), ne jouent pas un rôle identique dans les divers cancers du sein. Dans les cancers triples négatifs et dans une certaine mesure les cancers HER2+, il parait logique de stimuler une réponse lymphocytaire T. Le ratio lymphocytes CD8/lymphocytes Treg, surtout dans les triples négatifs, incite à des premiers essais avec des anticorps comme l’avelumab, le pembrolizumab ou l’atezolizumab. Un taux de réponse encourageant a déjà été constaté en première ligne avec une association atezolizumab et nab-paclitaxel dans le cancer du sein triple négatif métastatique.

Dr Jean-Daniel Flaysakier

Source : lequotidiendumedecin.fr