Récits de survie

C'est un film en quatre parties, quatre femmes qui ont connu les camps nazis, quatre récits de survie aux titres qui symbolisent la tragédie qu'ils évoquent. Si ces témoignages ne figurent pas dans « Shoah » (sorti en France en 1985), explique Claude Lanzmann, « c'est parce qu'ils exigeaient un film à part entière ».

« Le Serment d'Hippocrate » est le récit de Ruth Elias, 17 ans lorsque les Allemands envahissent la Tchécoslovaquie. Ce sera Therensienstadt puis Auschwitz, où, enceinte, elle tombe dans les griffes du Dr Mengele. Ce dernier lui permet d'accoucher mais lui interdit de nourrir son bébé. Au bout de quatre jours de gémissements inhumains, elle lui administrera elle-même une piqûre mortelle, procurée par une kapo médecin invoquant le serment d'Hippocrate qui lui interdit de tuer.

« La Puce joyeuse », c'est le nom de la ferme des officiers du camp de Sobibor, où se retrouve esclave la Polonaise Ada Lichtman, qui, dès la première semaine de la guerre, avait vu massacrer toute sa famille.

Dans « Baluty », Paula Biren raconte la transformation de ce quartier pauvre de Lodz en ghetto, puis la vie dans cette communauté administrée par le controversé Chaim Rumkowski, où elle sera membre de la police féminine. Elle jouera un rôle dans la révolte du ghetto et connaîtra ensuite Auschwitz.

Enfin, dans « l'Arche de Noé », Hanna Marton évoque ce convoi qui, fruit d'un accord conclu par Rudolf Kastner avec Eichmann, devait permettre à 1684 Juifs hongrois d'échapper à la mort à Auschwitz.

Les deux premiers récits mardi 23 janvier à 20 h 50 (à 23 h 20 « le Dernier des Injustes », de Claude Lanzmann également). Les deux autres témoignages mardi 30 janvier à 20 h 50.