L E patronat souhaite, sans le dire explicitement, mettre fin à la retraite à 60 ans, en réclamant une prolongation du nombre de trimestres de cotisations. Les syndicats ne veulent pas revenir sur cet avantage acquis.
A la fin de l'an dernier, les parties se sont séparées sur un constat d'échec. Aujourd'hui, le Medef menace de ne plus payer les retraites, ce qui terroriserait tous les salariés si le gouvernement n'avait pas pris l'engagement de les verser.
Comme d'habitude, le débat est faussé par le maximalisme des négociateurs. Un cadre ne peut pas prendre sa retraite à 60 ans ; si on compte ses années d'études, il ne cotiserait, au mieux, que pendant trente-cinq ans, pour une retraite qui pourrait durer vingt ou vingt-cinq ans, alors même que le nombre d'actifs diminue par rapport à celui des inactifs pour des raisons liées au chômage et au vieillissement de la population.
En revanche, tous ceux qui exercent un métier physique ou pénible doivent pouvoir prendre leur retraite à s60 ans, d'autant que leur formation aura été plus courte. Ils cotisent pendant quarante ans s'ils commencent à travailler à 20 ans, ce qui est, à peu près, l'âge de bac plus deux ou plus trois. Cela correspond à une formation correcte de culture générale plus un apprentissage.
La retraite à 60 ans a déjà été fortement écornée par le passage de trente-sept ans et demi à quarante ans de cotisations. Il n'était pas judicieux, en pleine crise (la mesure a été prise en 1983), d'accorder ce nouvel avantage social ; lequel n'en est d'ailleurs pas un, puisqu'il implique une retraite dont le montant est plus faible pour ceux qui n'ont pas travaillé quarante ans. Mais on n'est pas obligé, en l'occurrence, d'ouvrir un conflit sur les retraites. On peut envisager une retraite modulable selon les professions et les fonctions.
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