Brève

Rien ne s'efface

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Publié le 17/12/2020
cinéma

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Et si les films de Claude Chabrol valaient mieux que leur réputation  ? Le coffret de cinq films réunis dans le coffret ne relèvent certes pas de la catégorie chef d'oeuvre. Mais aucun de laisse indifférent. Le métier du réalisateur, la fluidité du récit, tissés ensemble ne cherchent jamais à épater le spectateur. Mais plutôt à l'emmener, l'air de de rien, à explorer certaines zones d'ombre. En vérité, le suspense au féminin, punchline du coffret, n'a pas d'autre fonction que sous couvert de faux mystère de sonder la pertinence de la clé, livrée dans les suppléments par Caroline Eliacheff, «on peut tout oublier, mais rien ne s'efface ». On s'égare dans Rien ne va plus, grâce à Michel Serrault, dans les escroqueries un peu minables avant de se hisser au sommet du genre avec les menaces qui y sont associées. La cérémonie serait le dernier film marxiste tourné en France. L'enfer construit à partir d'un scénario de Georges Clouzot serait celui d'un homme dévoré par la jalousie et les complexes d'avoir visé trop haut. Merci pour le Chocolat nous plonge dans le charme discret du lac Léman au sein duquel le risque serait de se baigner encore et toujours dans la même eau. Quant à la Fleur du mal, elle se transmettrait de génération en génération.

Mais au-delà du plaisir des films, on regardera avec gourmandise Claude Chabrol nous révéler les secrets de fabrication et aussi le regard étonné, quasi enfantin, face caméra de celui qui aurait été pris le doigt dans la confiture à la fin de ces master class, lui qui ne s'est jamais pris comme un maître.  

Coffret cinq films de Claude Chabrol, Carlotta/MK2, 49,90 euros.


Source : lequotidiendumedecin.fr