LES PNEUMOPATHIES qui surviennent chez les traumatisés crâniens peuvent s'accompagner de conséquences neurologiques très sévères : il s'agit d'agressions cérébrales d'origine systémique (ACSOS) en rapport avec des symptômes directs ou indirects de l'infection (hyperthermie, hypotension artérielle, hypoxémie, hypo- ou hypercapnie).
Les anesthésistes du centre hospitalier de Bichat (Clichy) ont mis en place une étude de cohorte observationnelle afin d'identifier les facteurs de risque des pneumopathies et des Acsos. Tous les patients traumatisés crâniens et qui ont bénéficié d'une intubation de plus de deux jours ont été inclus (soit un total de 109 sujets, dont 70 % de polytraumatisés). La mortalité globale a été évaluée à 18 % ; 55 % des patients ont développé une pneumopathie sous ventilation : l'origine bactériologique a pu être documentée précocement pour 45 d'entre eux. Il s'agissait d'infection polymicrobienne dans 53 % des cas.
Inhalation, staphylocoque, barbituriques.
Après analyse multivariée, la survenue d'une pneumonie précoce s'est révélée significativement plus importante lorsque l'âge était élevé, s'il existait une inhalation avant intubation, en cas de portage nasal de Staphylococcus aureus, si des barbituriques avaient été utilisés au cours de l'hospitalisation et en l'absence d'antibiothérapie au cours des quarante-huit premières heures d'hospitalisation. La survenue des Acsos était plus importante en cas de pneumopathie précoce, si la durée de ventilation était longue et si le score de Glasgow à la sortie de réanimation était bas.
Afin de limiter l'incidence des pneumopathies précoces et des Acsos, les auteurs proposent une aspiration continue des sécrétions subglottiques, une décontamination digestive sélective et l'administration précoce d'une antibiothérapie.
« Anesthesiology », 2004, 100 (2) : 234-239.
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