Q UAND on parle de Robert Enrico, mort à l'âge de 69 ans, on évoque immédiatement « le Vieux Fusil », grand succès populaire en 1975. Un film loin de résumer une uvre pas très abondante mais solide et diverse.
Dès son premier court métrage, « la Rivière du hibou », ce fils d'émigrés italiens qui sort de l'IDHEC, conquiert l'estime des cinéphiles (il décroche la palme d'or à Cannes en 1962 et un oscar à Hollywood en 1964). Et son premier long métrage, « la Belle Vie », qui évoque courageusement la guerre d'Algérie et a des difficultés avec la censure, obtient en 1963 le prix Jean Vigo.
« Les Grandes Gueules », avec Bourvil et Lino Ventura, « les Aventuriers », avec Alain Delon et aussi Lino Ventura (et la musique de François de Roubaix) sont également bien accueillis et séduisent par leur façon de mêler l'action virile et les sentiments subtils. « Boulevard du rhum », qui réunit Ventura, encore lui, et Brigitte Bardot, sera moins convaincant. Après le succès du « Vieux fusil », où un chirurgien (Philippe Noiret) venge sa femme (Romy Schneider) et sa fille tuées par les Allemands, Robert Enrico aura plus de mal à convaincre, qu'il s'agisse de « l'Empreinte des géants », de « Au nom de tous les miens » (d'après le roman de Martin Gray) ou encore de la fresque sur « la Révolution française » réalisée à l'occasion du bicentenaire. Dans les années quatre-vingt-dix, il ne signera que deux films de cinéma, « Vent d'est » et « Fait d'hiver », se consacrant à la télévision et à la défense de la profession.
Stanley Kramer, modeste et engagé
S TANLEY KRAMER, qui vient de mourir à 87 ans, était modeste : « J'estime que la plupart de mes films étaient trop ambitieux pour prétendre à l'art véritable » (cité par Coursodon et Tavernier dans « 50 ans de cinéma américain »). Peut-être, mais son palmarès de producteur et de réalisateur n'est pas si mince.
Il est d'abord producteur de films déjà engagés à leur manière, comme « le Champion », « le Train sifflera trois fois » ou « l'Equipée sauvage ». Puis il passe à la réalisation, avec des uvres qui se veulent aussi démonstratives : « Ouragan sur le Caine », avec Humphrey Bogart, « la Chaîne », plaidoyer antiraciste comme le sera plus tard « Devine qui vient dîner ce soir » (le dernier film du couple Spencer Tracy-Katherine Hepburn), « le Dernier Rivage », « Jugement à Nuremberg » ou « la Nef des fous », avec Simone Signoret.
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