I l ne restait plus que la parution au « Journal officiel » pour que la proposition de l'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) relative aux conditions de prescription et de délivrance du Rohypnol 1 mg ait force de loi. Depuis le 7 février, c'est chose faite.
L'hypnotique, qui avait déjà subi plusieurs aménagements réglementaires, reste inscrit en liste 1, mais est soumis aux règles en usage pour les stupéfiants : prescription en toutes lettres sur ordonnance sécurisée et, dans le cas précis du Rohypnol, durée maximale de prescription limitée à 14 jours. Cette décision est motivée par les autorités de santé « en raison d'un risque de pharmacodépendance ou d'abus » lié à l'usage du produit.
Pour les mêmes raisons, la délivrance par le pharmacien devra être fractionnée. Les fractions devant correspondre à des traitements de sept jours. « Attention, toutefois, prévient Jean Lamarche, membre du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens et de la Commission des stupéfiants, la délivrance pourra satisfaire un traitement de 14 jours, si le médecin l'a expressément demandé sur la prescription. » En effet, cette disposition, contenue dans un décret antérieur au nouvel arrêté, et supérieur en termes de loi, permet de passer outre la limitation relative au fractionnement.
A l'intention des prescripteurs, le pharmacien tient donc à faire passer un autre message : « Pour que le pharmacien ne soit pas confronté à l'insistance de certains toxicomanes peu compréhensifs quant au fractionnement de la délivrance, nous demandons aux médecins de prescrire à chaque fois en précisant en toutes lettres "traitement pour tant de jours, à délivrer en une seule fois, ou en deux fois" . Pour la sécurité des pharmaciens, il ne faut pas que le prescripteur nous laisse la liberté de ce choix. »
« Enfin, insiste Jean Lamarche, il faut aujourd'hui rappeler que si le flunitrazépam n'est pas indiqué dans les cures de sevrage aux opiacés (à ce jour, les traitements de substitution font seulement partie des interactions à prendre en compte dans les RCP du Rohypnol, NDLR), ce médicament reste tout à fait indiqué, dans des conditions d'usage normales, pour les quelque 100 000 personnes qui souffrent aujourd'hui d'insomnie modérée à sévère.»
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