O UVERTE il y a juste un an, la maison de santé de Roubaix a mis quelque temps à trouver ses marques. Après une phase de rodage et un déménagement pour se rapprocher de l'hôpital, elle est aujourd'hui opérationnelle.
Au cur du projet, une meilleure prise en charge médicale et sociale des urgences. Avec une augmentation de fréquentation de 15 % l'an - trois fois plus que le rythme national -, le service des urgences de Roubaix frisait la saturation. En l'an 2000, le cap des 62 000 admissions a été franchi, ce qui place le service d'urgences de la ville parmi les plus importants de France. Trente pour cent des patients venant aux urgences sont en situation de précarité et nécessitent un accompagnement social autant que médical. D'où le système d'accueil spécifique mis en place à la maison de santé : tous les soirs de la semaine, une équipe pluridisciplinaire, comprenant un médecin généraliste, une assistante sociale, un infirmier hospitalier et un agent d'accueil, assure une permanence pour les urgences ne relevant pas de l'hôpital. Chaque patient est pris en charge à la fois sur le plan médical et social. Une trentaine de généralistes libéraux assurent les gardes à raison d'une vacation de 3 h 30 par mois.
Après une année d'expérience, les médecins se montrent satisfaits de ce fonctionnement. « Nous travaillons dans de bonnes conditions avec un plateau technique bien équipé et des lieux de consultations sécurisés, constate Philippe Lauwick, coordinateur des médecins libéraux de Roubaix et environs . Et le partenariat instauré entre les généralistes et les travailleurs sociaux est très enrichissant pour les uns et les autres. La maison de santé fait travailler ensemble des personnes qui habituellement ne se côtoient pas. »
De même, l'ouverture de la maison de Roubaix a développé les liens entre libéraux et urgentistes hospitaliers qui travaillent beaucoup plus en réseaux que par le passé.
« En termes de coopération entre les différents acteurs, le gain est évident, assure François Maury, directeur du centre hospitalier . Pour le problème de saturation des urgences, la réponse est moins aisée. Il y a un léger progrès depuis quelques mois, mais on ne change pas aussi facilement une culture de comportement chez les patients. »
Tout l'enjeu de cette expérience est là : créer chez les Roubaisiens de nouveaux réflexes d'accès aux soins. En consacrant du temps à l'éducation du patient, l'équipe en place espère réintégrer les malades dans le circuit de la médecine de ville et ainsi améliorer leur prise en charge. Un travail de longue haleine qui se mesurera sur plusieurs années.
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