D ANS une déclaration optimiste, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Gro Harlem Brundtland, se félicite de « l'effort sans précédent » de tous (gouvernements, organisations non gouvernementales, ONUSIDA, OMS et secteur privé) pour favoriser l'accès des populations des pays en développement aux antirétroviraux.
Rappelons que plusieurs accords sont intervenus récemment entre des gouvernements de certains pays d'Afrique et des laboratoires pharmaceutiques pour l'accès à des traitements moins chers (1 000 dollars en moyenne par personne et par an, soit le dixième du prix antérieur) (« le Quotidien » du 6 février). Soulignant que cet effort doit être maintenu, le Dr Brundtland veut que soit « appliqué le système des prix différentiels ». « Cela signifie, dit-elle, qu'il faudra tenir compte des préoccupations des entreprises pour lesquelles les faibles prix pratiqués dans les pays les plus démunis ne doivent pas intervenir dans les négociations avec les pays qui peuvent facilement se permettre de payer davantage. » Et de préconiser la prise de « dispositions pour empêcher la réexportation illicite des médicaments bon marché vers des économies plus riches ». L'OMS réclame « des réglementations justes, appliquées équitablement, de façon à faire jouer efficacement la concurrence ».
« Il serait néanmoins naïf de penser que la baisse des prix des médicaments suffira à elle seule », indique le Dr Gro Harlem Brundtland. Quelle que soit la baisse des prix, il faudra, selon elle, « trouver des ressources supplémentaires pour prendre en charge le coût des soins pour les plus pauvres ». Même si les gouvernements des pays en développement peuvent engager leurs propres ressources à cette fin, l'OMS pense que, « pour la plus grande part, ces fonds doivent provenir d'un accroissement de l'aide au développement et de l'allégement de la dette ».
Kofi Annan appelle les gouvernements à relever le défi du SIDA
L'épidémie de VIH/SIDA est le « défi au développement le plus grand de nos jours », estime le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, qui appelle, dans un rapport, les gouvernements « à garantir un engagement mondial pour une action intensifiée et coordonnée ».
Diffusé en vue de la session extraordinaire de l'assemblée générale sur le VIH/SIDA qui doit se tenir à New-York du 25 au 27 juin, le rapport évoque « sept défis majeurs qui aideront à endiguer l'épidémie de SIDA ». Parmi eux, « élaborer un leadership et une coordination efficaces, alléger l'impact social et économique de l'épidémie et renforcer la prévention » figurent en bonne place.
L'ONUSIDA insiste sur « la nécessité de renforcer les systèmes de soins de santé », mais aussi de répondre à « la question de l'accessibilité financière aux médicaments contre les infections opportunistes et à la thérapie antirétrovirale ». A la fin de l'année 2000, 36,1 millions d'hommes, de femmes et d'enfants étaient touchés par l'infection à VIH dans le monde. La maladie avait tué 21,8 millions de personnes.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature