L A surveillance du VIH/SIDA en Europe laisse apparaître des situations épidémiques « explosives » dans trois régions de l'Est : la Fédération de Russie, la Lettonie et l'Ukraine. En revanche, d'autres pays comme le Kirghizistan et l'Ouzbékistan n'ont enregistré que très peu de cas d'infection par le VIH à ce jour.
Selon les dernières données du Centre européen pour la surveillance épidémiologique du SIDA - arrêtées au 30 juin 2000 -, le taux de nouveaux diagnostics d'infection par le VIH en 1999 (104 cas par million d'habitants), déclarés à l'Est, est plus de deux fois supérieur à celui de l'Ouest et près de quatorze fois supérieur à celui des pays d'Europe centrale. Entre 1998 et 1999, l'augmentation la plus forte (+ 410 %) a été enregistrée en Russie. En Lettonie, la hausse est également marquée, avec + 52 %.
Les usagers de drogues injectables (UDI) représentent 62 % des nouveaux diagnostics d'infection par le VIH dans les pays de l'Est. Par ailleurs, le nombre de cas d'infection par le VIH attribués à une transmission hétérosexuelle progresse fortement (+ 145 % entre 1996 et 1999).
Dépister le VIH dans les dons de sang
Néanmoins, ce mode de contamination reste secondaire, comparé à la contamination par injection de drogues. Le problème de la drogue affecte particulièrement les adolescents et les jeunes adultes. Une épidémie concomitante de syphilis laisse craindre aux experts que l'épidémie d'infection par le VIH, liée à l'injection de drogues, soit rapidement suivie par une diffusion du virus par voie sexuelle.
L'étude des tendances de la prévalence du VIH dans les dons de sang apporte des informations sur la diffusion de l'infection dans la population générale et reflète les pratiques de sélection des donneurs. Ainsi, les auteurs du rapport estiment qu'il est « urgent » d'assurer le dépistage systématique de tous les dons dans tous les pays de l'Est et d'améliorer la sélection des donneurs dans certains pays, comme l'Ukraine, où la prévalence du VIH chez les donneurs de sang « a atteint des niveaux alarmants ». En ce qui concerne l'ensemble de la zone Est, en 1999, la prévalence du VIH dans les dons du sang est de 15,5 pour 100 000 dons (10 pays), allant de 0 en Arménie à 20 en Géorgie et 64 en Ukraine.
A l'ouest de l'Europe, la diminution de l'incidence du SIDA (c'est-à-dire du nombre de nouveaux cas de la maladie déclarée) observée depuis 1996 se poursuit en 1999, mais à un rythme moins soutenu qu'auparavant (- 32 % en 1997 par rapport à 1996, - 23 % en 1998 et seulement - 12 % en 1999). L'incidence du SIDA a diminué dans tous les pays de l'Ouest, sauf au Portugal où elle reste élevée : 101 cas par million d'habitants (26 cas par million en France). L'Allemagne a le taux de SIDA le moins élevé (5,3 par million).
Sur l'ensemble de la zone Ouest, l'incidence du SIDA a diminué chez les homosexuels et les bisexuels masculins au rythme de - 28 %. Cette diminution est moins marquée chez les hétérosexuels (seulement - 13 %).
L'Europe centrale a été relativement épargnée par l'épidémie de VIH/SIDA (3,5 cas par million d'habitants en 1999). Le taux de nouveaux diagnostics reste également faible (7,3 cas par million).
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