Un jeune chirurgien, encore peu habitué à tous les bruits inopinés qui peuvent survenir en salle d’opération, risque-t-il de commettre des erreurs quand il enlève une vésicule biliaire par laparoscopie, si on lui parle, si le téléphone sonne, si un instrument tombe par terre ? Oui, répond une étude publiée dans « Archives of Surgery ».
Dans un premier temps, les promoteurs de l’étude ont passé des mois en salle d’opération pour y noter les distractions les plus courantes auxquelles un chirurgien peut être soumis.
Ensuite, ils ont demandé à 18 jeunes chirurgiens de 27 à 35 ans de pratiquer une fausse intervention, à savoir une cholécystectomie laparoscopique sur un simulateur de réalité virtuelle. Intervention qui nécessite concentration et habileté.
Puis, alors qu’ils étaient en train d’opérer, ces jeunes chirurgiens ont été soumis à des distractions savamment orchestrées : un téléphone qui sonne ; un instrument métallique qui tombe par terre ; quelqu’un qui vient leur parler de l’opéré précédent (sujet stressant auquel ils ne peuvent bien évidemment pas se soustraire) ; quelqu’un d’autre qui engage la conversation sur un sujet politique (auquel ils pourraient ne pas donner suite mais qui les intéresse). Résultat : à chacune de ces distractions, des erreurs peuvent être commises. Chez 8 des 18 jeunes chirurgiens (44 %), ont été enregistrées des erreurs parfois graves, pouvant entraîner des lésions viscérales, artérielles ou canalaires. Surtout l’après-midi, même en l’absence de fatigue.
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