SMR des cures thermales : une évaluation en progrès mais perfectible

Publié le 15/06/2016
thermalisme

thermalisme
Crédit photo : BURGER/PHANIE

Pour contrer les arguments des opposants à la prise en charge des cures pour l’assurance maladie, huit études visant à évaluer le SMR du thermalisme dans diverses affections ont été publiées depuis 2003 dans des revues internationales de langue anglaise comme la première revue mondiale de rhumatologie, la première revue européenne d’oncologie ou la première revue mondiale de médecine complémentaire. C’est ce que nous apprend un récent rapport du comité d’évaluation des politiques publiques sur « le soutien au thermalisme, dont les rapporteurs saluent  « cet effort de démonstration du service médical rendu pris en charge par le secteur du thermalisme qui n’a pas d’équivalent à l’étranger ».

La société française de médecine thermale considère que "l’objectif de démontrer le SMR de la cure thermale peut être considéré comme atteint » dans les domaines où on a pu mener à bien des essais contrôlés randomisés : arthrose du genou, trouble d’anxiété généralisée, surpoids et obésité, insuffisance veineuse chronique, tendinopathies chroniques de l’épaule ». Le Pr Patrice Queneau (président de la commission en charge du thermalisme et des eaux minérales de l’Académie nationale de médecine) estime quant à lui, qu’il faut encore progresser notamment dans l’étude des affections dermatologiques (psoriasis), des infections ORL récidivantes (sinusites des adultes, otites infantiles), mais il est difficile, en France, de recruter des patients pour ces études. Il a aussi relevé devant les rapporteurs que les cures ne produisaient pas d’effets secondaires indésirables, à la différence de certains anti-inflammatoires chroniques à l’origine d’accidents médicamenteux dangereux.

De plus, outre les pathologies pour lesquelles la démonstration du SMR n’a pas été faite, comme par exemple, les affections ORL, il semble nécessaire, pour les rapporteurs, de progresser dans l’analyse de l’impact des différents paramètres à l’origine d’un effet positif afin de bien identifier ce qui relève à proprement parler de l’eau minérale naturelle. D'autres éléments entrant en jeu dans les cures thermales, comme la rupture avec l'environnement du patient, le repos, de nouvelles conditions climatiques, les techniques de soins, la relation avec le corps médical et l'équipe soignante....

 

Dr Alain Dorra

Source : lequotidiendumedecin.fr