Les lombalgies représentent le premier motif de consultation en médecine générale, motivant 1 arrêt de travail sur 5. Si dans 70 % des cas, la lombalgie commune guérit spontanément en 8 à 10 jours, avec traitement standard (antalgiques, repos, AT si nécessaire), 15 % peuvent évoluer vers la chronicité.
Cette évolution n’est pourtant pas une fatalité, souligne le Dr Teissere, rhumatologue à Angers, si l’on déjoue plusieurs pièges : un diagnostic clinique pas assez précis, une escalade d’examens complémentaires qui n’apportent souvent pas de solution, une prise en compte insuffisante des facteurs propres à chaque patient (profession non adaptée, surmenage musculo-squelettique, troubles posturaux, facteurs psychosociaux). Dans le cas contraire, le patient perd progressivement confiance en la totalité de l’équipe médicale. Il se tourne vers des « solutions miracles » (qui ne méritent pas ce nom) et s’enferme progressivement dans une « incurabilité » cognitivo-émotionnelle. « Un patient dont le diagnostic n’est pas établi en 3 semaines est un candidat désigné pour la chronicisation », conclut le Dr Teissere.
Dans ce contexte, l’apport de la médecine manuelle peut être décisif. « Cette discipline médicale permet d'établir, de façon précoce, un diagnostic de souffrance segmentaire ainsi que le cadre postural général dans lequel ce dysfonctionnement s'inscrit », note le Dr Teisseire. Ces informations permettent d’établir une prise en charge personnalisée, plus ou moins spécialisée en cas de persistance des troubles (techniques neuromusculaires, mobilisation articulaires, manipulations, infiltrations…).
Encore faudrait-il que les futurs médecins et surtout des généralistes apprennent mieux à examiner l’appareil locomoteur et la cinésiologie d’un patient. Actuellement, seules 2 facultés dispensent une formation en médecine manuelle orthopédique et ostéopathique (lire encadré). Selon le Conseil de l’Ordre, environ 4 000 médecins exercent spécifiquement et régulièrement la médecine manuelle et l’ostéopathie. Sans compter les paramédicaux ayant le titre très réglementé d’ostéopathes. Pourtant, dans de nombreux cas, le parcours de soin est loin d'être optimal. D'où l'intérêt de ce congrès qui, fait à souligner, réunit toutes les sociétés savantes impliquées en médecine manuelle.
Conférence de presse organisée par la Société Française de Médecine Manuelle Orthopédique (SOFMMOO).
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