La problématique du logement pour des personnes atteintes de troubles psychiques ne va pas de soi dans une société qui stigmatise toujours beaucoup les maladies mentales.
Les personnes qui souffrent de ces pathologies peinent à trouver un toit. Certains sont ainsi maintenus à l’hôpital de manière tout à fait injustifié sur le plan clinique par manque de solutions d’hébergement ou défaillance d’un accompagnement de qualité pour ceux qui en disposent. « Dans nos territoires (quartiers nord de Marseille), c’est la double peine pour beaucoup, explique Dolores Torres, psychiatre à Édouard Toulouse. Quand on est pauvre et qu’on souffre de pathologies sévères, il n’y a pas de solution à l’extérieur car personne ne veut en entendre parler. » Dolores Torres se bat depuis 30 ans au travers de différents réseaux pour que ces personnes souffrant de troubles psychiques ne passent pas leur vie à l’hôpital et puissent bénéficier de solutions alternatives. L’Hôpital Édouard Toulouse et d’autres partenaires pro actifs sur cette question, la Ville de Marseille, les associations Habitat alternatif social et Argos 2001, ont proposé de se mettre autour d’une table pour avancer sur cette question essentielle. « Car un toit, c’est obligatoire pour se sentir citoyen et exister dans la cité », rappelle Maïté Arthur, présidente de l’association Argos 2001 qui regroupe des personnes dites bi-polaires.
Le GCSMS, second étage de la fusée en préparation ?
Tous ces acteurs ont lancé il y a plus d’un an maintenant, la Coordination marseillaise Santé mentale et habitat, qui s’inscrit dans les orientations stratégiques définies par le Conseil d’orientation en Santé mentale de la ville de Marseille. Et de nombreux partenaires les ont rejoints en 2015, bailleurs sociaux, associations de lutte contre l’exclusion, représentants d’usagers, et acteurs du secteur médico-social, avec chacun une véritable expertise sur le sujet. Il s’agit dans un second temps de favoriser la création d’un Groupement de coopération sociale et médicosociale en santé mentale et habitat (GCSMS) qui vise à favoriser une collaboration dynamique entre les professionnels. « Avec cette création, on change de paradigme, assure Dolores Torres. On sort du bricolage que nous faisions chacun dans notre coin ou avec nos réseaux pour trouver des solutions ou tenir nos actions jusqu’au bout. Il y a 11 partenaires aujourd’hui et d’autres veulent venir, cela devrait s’élargir à d’autres territoires. On a besoin de construire une culture commune pour lancer des actions innovantes et travailler ensemble. Les personnes ont besoin d’un logement et d’un accompagnement social et du soin. Car on doit pouvoir éviter que certaines soient renvoyées à la rue. Il faut un tiers entre le bailleur et le locataire. » Cela devrait aider à construire des réponses plus pérennes pour ces personnes en souffrance.
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