Soutien des directeurs de CNR au CNR des borrélioses

Publié le 01/05/2018
Article réservé aux abonnés

Les Centres Nationaux de Référence pour la lutte contre les maladies transmissibles sont des laboratoires nommés par arrêté du Ministère en charge de la Santé, sur proposition du directeur général de Santé publique France, l’agence nationale de santé publique. Ces laboratoires reconnus pour leur excellence scientifique et capacité à assurer des missions de conseil, expertise, contribution à la surveillance et à l’alerte, sont labellisés CNR à l’issue d’une procédure d’appel à candidatures et d’une évaluation des dossiers effectuée par les experts indépendants du comité des CNR, placé auprès du directeur général de Santé publique France. La liste de ces laboratoires est disponible sur le site de Santé Publique France (http://invs.santepubliquefrance.fr/cnr).

Un débat contaminé

Les Borrélioses, dont la maladie de Lyme est la principale manifestation reconnue, sont représentées dans le réseau des CNR par le laboratoire du Pr. Benoit Jaulhac à Strasbourg. Le CNR des Borrélioses est depuis plusieurs années l’objet d'une campagne extrêmement médiatisée qui combine dénigrement, accusations de conflits d’intérêt, mise en danger de la vie d’autrui et menaces personnelles directes vis-à-vis de son Directeur et de toutes les personnes qui défendent des positions mesurées sur le rôle des Borrelia en pathologie humaine au-delà des manifestations reconnues par la communauté médicale.

Un débat scientifique légitime sur cette question existe et doit se poursuivre. Mais ce débat semble aujourd’hui notoirement contaminé par des considérations qui sortent du champ du rationnel et de la médecine basée sur les preuves, lesquelles devraient pourtant seule guider les pratiques médicales dans l’intérêt même des patients.

Une approche scientifique et mesurée

Les Directeurs et membres des différents CNR signataires de cette lettre souhaitent manifester publiquement leur soutien au CNR des Borrelia dans son approche scientifique, mesurée et professionnelle de la question. Nous estimons que le meilleur service qui peut être rendu aux patients est celui de la rigueur de la démarche médicale fondée sur les preuves, même si cette approche impose un tempo plus lent que celui légitimement espéré par tous ceux qui souffrent.

Pour ce qui des questions relatives aux liens d’intérêt, on rappelle qu’au titre de la mission d’expertise, les CNR doivent « participer au développement, à l'optimisation, à la validation, à la diffusion et aux recommandations concernant les examens de biologie médicale (techniques de diagnostic, d'identification et/ou de typage) relatifs aux agents pathogènes dont ils ont la charge ». À ce titre, les trousses et réactifs de diagnostic des différents fournisseurs sont évalués par les CNR. Ces travaux d’évaluation ne constituent pas de lien d’intérêt avéré dès lors que le personnel du CNR ne reçoit pas de rémunération directe de l’industriel concerné et que cet industriel n’a aucun pouvoir d’influence sur les résultats de cette évaluation exercée en toute indépendance. 

Francois Vandenesch, Dir. CNR des Staphylocoques, Jacques Izopet, Dir. CNR Virus des hépatites à transmission entérique (hépatites A et E), Philippe Lehours, Dir. CNR Campylobacter et Helicobacter, Sylvain Baize, Dir. CNR Fièvres hémorragiques viral

Source : Le Quotidien du médecin: 9660