CONGRES HEBDO
« L'anamnèse permet de connaître les éléments discriminants face à une surdité unilatérale : l'ancienneté, le mode de début (contexte infectieux, traumatique), les signes d'accompagnement (au niveau de l'oreille moyenne, sensation d'oreille bouchée, de claquements, d'otorrhée ; au niveau de l'oreille interne, présence d'acouphènes, de vertiges) et autres signes associés. A la fin de l'interrogatoire, le diagnostic est posé dans 80 % des cas », souligne d'emblée le Dr Thibaud Dumon.
L'intérêt des PEA
L'otoscopie, l'audiométrie tonale, vocale et l'impédancemétrie confirment et quantifient le type de surdité. Le tympanogramme va permettre de juger de la pression dans l'oreille moyenne. Le réflexe stapédien est évalué. Les résultats de ces différents examens cliniques vont ou ne vont pas conduire à pratiquer des potentiels évoqués auditifs (PEA). « Devant toute surdité de perception unilatérale, les PEA du tronc cérébral sont indiqués pour dépister une pathologie rétrocochléaire et notamment le neurinome de l'acoustique. » L'imagerie est réalisée en fonction des différents examens déjà pratiqués : « La tomodensitométrie, explique le spécialiste, est utile pour apprécier la morphologie du rocher et de la capsule otique et la présence de tissus ou de liquide dans l'oreille moyenne ; l'IRM, quant à elle, explore les tissus mous des voies auditives ; elle dépiste les processus pathologiques de l'oreille interne et de l'angle pontocérébelleux. »
Cette démarche guide le praticien dans le diagnostic étiologique d'une surdité unilatérale qui peut être due à une otite séromuqueuse, une poche de rétraction tympanique, un cholestéatome avec tableau d'otite chronique moyenne : « Le scanner est alors incontournable, insiste le Dr Dumon, il montre la présence d'opacités tissulaires non spécifiques développées dans l'oreille moyenne, aux contours convexes. » Il peut aussi s'agir d'une otite chronique suppurée simple, ou d'un neurinome de l'acoustique.
A la recherche d'un neurinome
« La surdité unilatérale est progressive et s'accompagne de signes neurologiques. Les PEA sont obligatoires et objectivent une surdité rétrocochléaire. L'IRM permet de visualiser la tumeur. Le traitement est essentiellement neurochirurgical, d'autres traitements par radiothérapie par rayons gamma ou radiothérapie conventionnelle se discutent en fonction de l'audition, de l'évolution et de l'état général du patient. » L'existence d'une surdité unilatérale progressive associée à des acouphènes pulsatiles doit faire évoquer une tumeur vasculaire de l'oreille moyenne telle que le glomus tympani.
D'après la communication du Dr Thibaud Dumon (clinique Causse, Béziers).
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