L A réforme du concours de l'internat, qui entrera en vigueur en 2004 et que devront passer tous les étudiants en fin de deuxième cycle - qu'ils se destinent à la médecine générale ou à la médecine spécialisée - a été globalement bien accueillie par les représentants des étudiants, à l'exception de l'Intersyndicale nationale des internes des hôpitaux des villes de faculté (ISNIH) qui se dit « opposée à la réforme telle qu'elle est menée actuellement ».
Présentant les grandes lignes de cette réforme, Dominique Gillot avait indiqué récemment que le concours actuel serait remplacé par un examen national, classant, anonyme, et ayant pour objectif de juger non pas les connaissances des candidats mais leurs capacités d'analyse et de réflexion.
« Ce projet correspond exactement à ce que l'on réclamait. Nous ne pouvons être que satisfaits », commente le porte-parole de l'Intersyndicale nationale autonome des résidents (ISNAR) qui regroupe des étudiants en troisième cycle de médecine générale. L'ISNAR accueille favorablement le fait que cet examen pourra être passé deux fois. Même satisfaction au Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG). « Nous sommes rassurés puisque nous avons désormais la garantie formelle que ce concours ne sera pas un moyen de mettre en place un second numerus clausus », explique son président, Olivier Gattoliat. Marc Sabourin, président de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) critique cependant la suppression des zones nord et sud (l'examen sera national). « Il faudra renégocier ce point avec les pouvoirs publics, note-t-il. L'avenir professionnel des étudiants ne peut pas se jouer sur un seul examen. »
Le consensus reste à trouver sur le 3e cycle
C'est maintenant sur le contenu du troisième cycle de médecine générale, dont la durée passera de deux ans et demi à trois ans dès la rentrée prochaine, comme vient de le confirmer un décret (voir encadré), que les étudiants focalisent toute leur attention.
Rappelant que cette maquette d'enseignement sera précisée dans un arrêté d'ici à mai, la secrétaire d'Etat à la Santé a d'ailleurs convié tous les représentants des étudiants, résidents et internes à participer aujourd'hui à une réunion sur l'organisation de ce troisième cycle.
Les débats risquent d'être animés car chaque syndicat entend défendre son projet. L'ISNAR réclame que ce cycle comprenne cinq types de stages dans les services suivants : urgence, médecine polyvalente, pôle mère-enfant (avec quatre mois en pédiatrie et deux mois en gynécologie), médecine de ville, service hospitalier au choix (cardiologie, pneumologie ou gastro-entérologie), auquel se rajouterait un semestre de « perfectionnement et de recherche » durant lequel le futur médecin pourrait associer activité de consultation et activité de recherche en médecine générale dans la perspective de la thèse.
C'est précisément sur le futur contenu de ce sixième semestre supplémentaire que les discussions risquent de se tendre. Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes entend, lors de cette réunion, « faire connaître son mécontentement devant l'absence de concertation sur l'allongement du résidanat ». Dominique Gillot a déjà indiqué, de son côté, que le semestre supplémentaire doit servir à mener « une réflexion sur tout ce qui est nécessaire à l'exercice du médecin généraliste », tout en évoquant la possibilité d'un stage tutoré en médecine de ville. Ce qui ferait donc deux semestres en cabinet libéral puisqu'il existe déjà un stage de six mois chez le praticien. La négociation reste ouverte.
Un décret sur le résidanat
Le décret modifiant l'organisation du troisième cycle des études médicales est paru au « Journal officiel » du 26 janvier. Il a pour principal objectif d'allonger la durée du troisième cycle de médecine générale qui sera portée de deux ans et demi à trois ans pour les étudiants entrant en résidanat à la rentrée prochaine (novembre 2001). Si le texte ne précise ni la durée et le contenu de l'enseignement théorique ni les règles de formation pratique et les modalités de formation, il souligne que le stage « auprès des praticiens généralistes agréés, dits maîtres de stage » doit être effectué à l'occasion de l'un ou l'autre des six semestres en dehors du premier semestre. « Cette formationdonne lieu, après validation, à l'attribution d'un diplôme de formation spécifique sanctionnant un cycle de médecine générale », stipule le décret.
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