I L a été, certes, mis en évidence dans des études de prévention primaire et secondaire que la prise quotidienne de faibles doses d'aspirine (325 mg) permet de réduire l'incidence des événements cardio-vasculaires de 20 à 30 %. Or, cet effet n'est, en pratique, observé que chez 75 % des coronariens, les autres présentant malgré le traitement une agrégation plaquettaire in vitro dans les limites de la normale.
Une équipe de chercheurs de Baltimore a entrepris d'évaluer l'impact d'une augmentation du taux sanguin de lipides sur l'agrégation plaquettaire des patients sous aspirine. Des études en ce sens avaient déjà été mises en place en 1974 et avaient conclu à un lien entre ces deux notions mais sans pour autant pouvoir l'estimer précisément.
Une analyse des temps de coagulation
Les investigateurs ont procédé à une analyse des temps de coagulation du sang total de 63 coronariens (40 hommes et 23 femmes, moyenne d'âge 55,8 ans) traités quotidiennement par de l'aspirine à la dose de 325 mg. Les sujets étaient considérés comme non répondeurs si leur temps de coagulation était diminué de moins de 50 % par rapport aux sujets témoins.
« Soixante pour cent des sujets, dont le taux de cholestérol est situé dans le tiers supérieur (plus de 2,2 g/l), se sont révélés non répondeurs contre 20 % de ceux appartenant au tiers inférieur (moins de 1,8 g/l) », expliquent les auteurs.
C'est pour cette raison que le Dr Michael Miller propose que les patients hypercholestéromémiques, traités par aspirine, bénéficient d'un dosage sanguin de leur temps de coagulation et qu'en l'absence de réponse au traitement anti-agrégant plaquettaire un traitement anticoagulant alternatif soit mis en place.
Le Dr Gérald Luc (institut Pasteur de Lille, unité de recherche sur les lipoprotéines et l'athérosclérose) explique au « Quotidien » que « cette étude préliminaire doit maintenant être complétée par un recueil de données sur un plus grand nombre de sujets et par un essai d'intervention en utilisant des hypolipémiants chez les patients hypercholestérolémiques ».
« Circulation », vol. 102, n° 18, II-863.
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