Le journal serait toujours l'arme ultime lorsque l'administration ne répond pas. « Votre dernier ressort, lâche Frédéric Masquelier maire de Saint-Raphaël, c'est la presse. À partir du moment où paraît par exemple un article dénonçant l'absence de paravents aux urgences de l'hôpital, vous avez immédiatement au téléphone des personnes que vous n'obteniez jamais auparavant. » Cela relève bien sûr du simple hasard. Bref la coopération sur le terrain ne se décrète pas. Autre confidence révélée par l'édile, « le président de conseil de surveillance de l'hôpital joue un simple rôle de faire-valoir. Vous êtes convoqué un après-midi pour choisir le nouveau directeur de l'hôpital. On vient vous voir cinq minutes avant le début du processus pour vous conseiller : le candidat N° 2, c'est celui de l'ARS. » Vous avez dit déconcentration ? Comment travailler ensemble alors que tout serait fait pour cloisonner ? Le diagnostic est partagé du côté du secteur privé mais avec d'autres arguments. Thierry Chiche (Groupe Elsan) dénonce les chevauchements permanents de responsabilité « entre le national et le local, l'ARS et les établissements. Les règles changent en permanence. Comment manager un système qui change tout le temps ? C'est impossible. » Même pour les professionnels aguerris, « le système de santé est devenu illisible, tranche Cédric Arcos. Pourtant, relève le directeur adjoint de la région Ile-de-France, il n'y a pas de fatalité. On note, primo, « une forte aspiration à la proximité. En second lieu, la santé joue un rôle moteur dans la cohésion sociale. Enfin, les besoins d'investissements dans ce secteur sont très importants. Les territoires sont une partie de la solution. » Bref le statu quo n'est pas la solution. Pour autant faudrait-il s'inspirer de l'exemple transalpin présenté lors de cette cession ? Le Gruppo San Donato, groupe privé est le leader de la santé en Italie. Il comprend notamment les trois premiers CHU du pays mais aussi 16 hôpitaux généraux. Il a reçu en 2018 4,7 millions de patients. Mais cette excellence au-delà du partenariat public-privé qui inclut des CHU, se concentre dans la seule Lombardie. L'égalité n'est pas un principe qui s'impose sur tout le territoire. « Il n'y a pas de présence de l'État suffisamment forte pour aller au-delà », reconnaît James Loic Georges, le directeur international du groupe italien. Entre trop et pas assez d'Etat, les différences sont radicales entre les deux pays européens.
Trop d'État ! Pas assez d'État ?
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Publié le 14/10/2019
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Alors qu'en France les acteurs de santé dénoncent un Etat qui change en permanence les règles du jeu, des CHU en Italie parmi les meilleurs font l'objet d'un partenariat public-privé au risque d'aggraver les inégalités entre régions. Regards croisés.
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Source : Décision Santé: 317
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