Pour celui-là les « ennuis de santé » s’accumulent... Cette rentrée, les initiatives de Donald Trump pour restreindre l’accès à la contraception lui ont aliéné les gynécos américains. L’affaire intervient après la démission d’experts du sida cet été. Un malheur n’arrivant jamais seul, le président Américain vient par ailleurs de perdre son ministre de la Santé. Départ précédé d’une troisième – et désastreuse – tentative d’abrogation de la couverture maladie instaurée par son prédécesseur. Et une fois de plus, les médecins d’Outre-Atlantique n’apparaissent pas étrangers au revers de fortune du milliardaire...
Vu de l’Hexagone tout cela pourrait presque paraître exotique. Ce nouveau clash interroge pourtant sur le pouvoir – réel ou supposé – des médecins de part et d’autre de l’Atlantique. Le débat n’est pas nouveau. En France, la droite reste traumatisée par son naufrage électoral post Plan Juppé. Défaite historique, que d’aucuns ont longtemps attribué à la mauvaise humeur du corps médical. Les mésaventures de Trump sont peut-être, après tout, une nouvelle illustration de cette règle – non écrite, mais si souvent vérifiée – qui veut qu’on ne puisse pas réformer la santé sans le soutien de ceux qui soignent. Chez nous, il a fallu quelques décennies au siècle dernier pour que le corps médical adopte les assurances sociales. Aux Etats-Unis, la conversion semble avoir été paradoxalement beaucoup plus rapide…
L’échec du « Trumpcare » interroge d’ailleurs sur l’avenir de l’assurance maladie. On a longtemps prédit que la vieille Europe serait, un jour ou l’autre, obligée de revenir sur sa protection sociale à grands coups de canifs dans l’Etat providence. Et c’est vrai qu’en matière de santé, les défis du futur interrogent les fondements de notre système. Tout se passe pourtant comme si c’était finalement le nouveau monde qui nous imitait. La Sécu à l’américaine a eu un mal fou à s’imposer. Hillary Clinton est payée pour le savoir, qui vait fait une première tentative ratée dans les années 1990, lorsqu’elle était encore first lady. Cousin éloigné de la nôtre, le Obamacare actuel est loin d’être parfait ; tout le monde en convient là-bas. Mais si les Américains donnent l'impression de ne plus pouvoir s’en passer, c’est surement qu’Obama allait dans le sens de l’histoire. Comme Beveridge, Bismarck ou Pierre Laroque avant lui.
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