Pr Israël Nisand, président du CNGOF*

« Un bilan en demi-teinte »

Publié le 25/09/2017
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Alors que le Collège national des gynécologues et obstétriciens français* (CNGOF) vient de publier sur son site internet un texte intitulé « Faut-il vraiment avoir peur de la pilule contraceptive ? » visant à rappeler les données scientifiques disponibles en réponse au livre à charge « J'arrête la pilule  » de Sabrina Debusquat paru début septembre, le Pr Israël Nisand, président du CNGOF, estime que le bilan de Santé publique France à 4 ans de la crise des pilules est « en demi-teinte ».

Pour le gynécologue-obstétricien du CHU de Strasbourg : « Nous apprécions en tant que médecins que les femmes aient davantage recours à des contraceptions longue durée, comme l'implant et le DIU, car ce sont des méthodes plus efficaces et cela contribue à diminuer le nombre d'IVG. En revanche, le report vers des méthodes moins efficaces et moins médicalisées, comme le préservatif, révèle une vraie inégalité entre les femmes, celles conseillées par des médecins et les autres ». 

Pour la question des pilules, le Pr Nisand regrette « la désinformation » des femmes dans l’espace public, notamment sur les risques de cancers et d'accidents cardio-vasculaires. « On ne peut pas se contenter en guise d’information de promouvoir la peur des hormones, estime-t-il. La femme doit pouvoir faire son choix en connaissance de cause avec la balance bénéfice/risque de la contraception hormonale. Les informations à destination des femmes aujourd’hui sont partiales et incomplètes ». 

Concernant le regret exprimé par Santé publique France de l'importance de la parité dans le choix contraceptif, le Pr Nisand exprime une position un peu divergente à propos du DIU : « Le CNGOF n’est pas opposé à l’utilisation des DIU chez les nullipares. Il recommande de laisser complètement le choix aux femmes de leur contraception. Mais chez les toutes jeunes femmes la pose d’un DIU est plus douloureuse et de surcroît augmente les dysménorrhées déjà fréquentes dans cette tranche d’âge. Nombre d’entre elles en demandent le retrait dans les premiers mois de son utilisation. La meilleure contraception est celle que la femme choisit en fonction des bénéfices additionnels qu’elle recherche, quel que soit son choix. »


Source : Le Quotidien du médecin: 9604