Un chirugien condamné par l'Ordre à un an de suspension d'exercer et à suivre une formation

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Publié le 06/10/2017

L'Ordre des médecins de Bourgogne vient de condamner à trois ans, dont deux ans avec sursis, d'interdiction d'exercer un chirurgien strasbourgeois de 49 ans, le Dr Raphaël Moog, pour avoir « privé de toute chance de survie » un adolescent décédé dans son service en 2008.

La sanction doit entrer en vigueur le 1er décembre, sauf si le médecin fait appel. La chambre disciplinaire a par ailleurs ordonné au Dr Moog de « suivre une formation en matière de prise en charge des traumatismes de la rate », une décision « rarissime », selon l'avocat de la famille de Maxime Walter, Me Jean-Christophe Coubris.

Faute caractérisée

En avril 2014, le Dr Moog avait été condamné à 12 mois de prison avec sursis avec autorisation d'exercer. Le tribunal correctionnel de Strasbourg lui reprochait « une faute caractérisée » pour ne s'être pas déplacé rapidement au chevet du patient alors qu’il était d’astreinte, puis pour avoir persisté dans un choix qui n’était pas le bon, celui de ne pas pratiquer de splénectomie. Le tribunal n'avait pas suivi les réquisitions qui demandaient deux ans d’interdiction d’exercer.

Une décision mal accueillie par la famille de la victime. « Un scandale », s’était insurgé le père Thierry Walter. « Nous ne demandions pas qu’il aille en prison, mais ce qui était important c’était l’interdiction d’exercer », avait-il souligné. En septembre 2016, le Dr Moog a été condamné en appel à 15 mois de prison avec sursis et toujours sans interdiction d'exercer. Les juges de la cour d'appel de Colmar ont alors observé que, depuis la mort de Maxime, le médecin avait réalisé des centaines d'opérations et « qu'aucun accident grave (n'avait) été révélé à son encontre ».

30 jours pour faire appel

La famille s'est alors tournée vers le Conseil national de l'Ordre des médecins, qui a déclenché des poursuites disciplinaires. À l'annonce de la décision, les parents ont réagi, selon leur avocat, avec « un certain soulagement », espérant que le Dr Moog, « mettre à profit le temps dont il va disposer, et la formation qui va lui être imposée, pour éviter de reproduire un pareil drame au sein d'une autre famille ».

Le Dr Moog, actuellement toujours en poste aux hôpitaux universitaires de Strasbourg, dans un service de chirurgie viscérale pédiatrique, dispose de 30 jours pour faire appel de la sanction infligée par la chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins de Bourgogne.


Source : lequotidiendumedecin.fr