Un généraliste parmi trois professionels de santé du Tarn placés mardi en garde à vue

Le procureur d’Albi a demandé mardi 24 mars la mise en garde à vue d’un ophtalmologue du Tarn, d’un médecin généraliste et d’un pharmacien d’Arthès (photo) pour une erreur médicale qui serait à l’origine du décès d’un patient. A en croire l’avocate de ce dernier, les trois professionnels de santé sont entendus depuis ce matin au commissariat d’Albi dans le cadre d’une information préliminaire ouverte, après la mort de David Combes, un habitant d’Arthe.

Cette garde à vue d’une journée," rarissime dans un dossier d’erreur médicale, intervient après une succession accablante de négligences", selon Me Jehanne Collard. Selon le récit de l’avocate, David Combes a trouvé la mort à la suite, semble-t-il, d’une erreur de prescription de l’ophtalmologue qu’il avait consulté : antibiotique, cortisone, vitamines et une dose apparemment plus importante que la norme de Malocide® contre la toxoplasmose. Le pharmacien avait alors délivré ce dernier produit, malgré le dosage, semble-t-il excessif prescrit et sans demander confirmation auprès de lui. Quant au médecin généraliste, il lui serait reproché de ne pas avoir contacté de nouveau l’ophtalmologue alors que son patient l’avait recontacté pour des troubles importants trois jours avant son décès.

L’histoire remonte au 7 octobre 2014. David Combes avait une première fois pris rendez vous avec son médecin traitant, qui le recevra dès le lendemain. Le généraliste recommandait alors la consultation d'un ophtalmologue à Albi. Après délivrance de l’ordonnance du spécialiste, le soir, David Combes se sent nauséeux et fatigué. Et le lendemain, son état s'aggravant, il décide de diminuer de lui-même la dose de Malocide et aurait envoyé un SMS à son généraliste qui l’aurait réadressé chez l’ophtalmologue dès le lundi; lequel aurait alors confirmé sa prescription initiale. Au retour de cette nouvelle consultation spécialisée, il aurait fait part de nouveau de son inquiétude à son généraliste. Ce dernier relisant alors l'ordonnance, mais ne la modifiant apparemment pas. L’homme a été hospitalisé ensuite à Albi puis à Castres où il devait décèder deux jours plus tard.