Un médecin allemand tue son associé puis se suicide en pleine consultation

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Publié le 19/12/2016
Marbourg

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Crédit photo : DR

Refusant de laisser son associé vendre ses parts pour créer un nouveau cabinet, un radiologue libéral installé à Marbourg, célèbre ville universitaire du centre de l’Allemagne, l’a tué à coup de pistolet avant de retourner son arme contre lui, dans un bureau jouxtant leur salle d’attente où se trouvaient encore des patients.

Dans cette petite ville plutôt calme et bourgeoise, à une heure de route de Francfort, le « bain de sang de Marbourg », comme l’ont titré tous les journaux, a d’autant plus stupéfait la population que rien ne laissait présager une telle tragédie. Le fondateur du cabinet, âgé de 67 ans, avait annoncé à ses deux associés qu’il comptait quitter le groupe pour recréer, dans un autre quartier, un nouveau cabinet dont il serait le seul médecin. Selon le procureur de Marbourg, cette décision n’était pas du goût de l’un des deux autres radiologues, vraisemblablement en raison des conséquences économiques qu’aurait eu pour eux le départ de leur confrère.

Jeudi en fin de matinée, l’un des deux associés, âgé de 53 ans, a donc tué à bout portant, de plusieurs balles de pistolet, son confrère et aîné, avant de se donner lui aussi la mort avec son arme, qu’il détenait légalement en tant que tireur sportif affilié à un club officiel. Aucun autre conflit, notamment d’ordre personnel, ne semble avoir justifié le geste du radiologue meurtrier, a ajouté le procureur.

Installé dans un immeuble accueillant d’autres médecins, juste en face de la gare, le cabinet de radiologie était le plus important de la ville : pour compenser la disparition des deux radiologues, l’hôpital universitaire voisin a annoncé qu’il effectuerait, jusqu’à nouvel ordre, tous les examens de diagnostics réalisés jusque-là dans cette structure.

Si les médecins allemands sont plutôt moins souvent victimes d’ « incivilités » ou d’agressions que leurs confrères français, ils sont confrontés, depuis quelques années, à des faits de grande violence de la part de patients mécontents : il y a quelques mois, un retraité a assassiné, à Berlin, un chirurgien ORL de grand renom, à qui il reprochait l’échec d’un traitement. L’an dernier, une psychiatre avait été assassinée par un de ses patients et, en 2012, un retraité avait lui aussi tué deux médecins associés, en pleine consultation.

De notre correspondant Denis Durand de Bousingen

Source : lequotidiendumedecin.fr