Le nombre de cas d'obésité, de diabète et des maladies du foie dans les pays développés, associé à des taux déjà élevés de maladies cardiovasculaires, a atteint des proportions encore jamais observées. Ces maladies sont regroupées sous le concept relativement nouveau de troubles cardiométaboliques. Peu connu du grand public, le domaine du cardiométabolisme est en plein essor. Entièrement dédié à l'étude et à la compréhension de ces troubles, l’Institut de cardio-métabolisme et de nutrition (ICAN) a été l’un des précurseurs de cette révolution et rapproche des spécialistes complémentaires pour prendre en charge de façon globale et pluridisciplinaire le patient dans le cadre d’une médecine personnalisée.
La mise au point de nouvelles technologies permettra dans un futur proche de développer de nouveaux biomarqueurs et des algorithmes pour prédire la trajectoire dynamique d’un facteur de risque dans le temps. Les organes dialoguent entre eux. L’objectif aussi ambitieux, soit-il, est de ne plus raisonner en pathologie spécialisée telle qu’on nous l’a enseigné - mais de réfléchir en multidisciplinarité, en multi-collaboration (privé, public). Il s’agit de suivre l’évolution du facteur de risque au fil du temps. Tout cela pour mieux prédire et mieux traiter et pour coller au plus près de la réalité du risque de la maladie cardiométabolique pour un patient donné.
Doit-on voir dans cette évolution, les perspectives d’une médecine moins figée, moins cloisonnée et le passage vers une médecine plus transversale ? Cette adaptation apparaît certainement difficile voire impossible pour les médecins de l’ancienne génération. Elle annonce dans un futur proche la disparition des hyper- spécialistes d’organes. Les outils technologiques feront le travail. Tout cela va dans le sens de l’histoire avec des atouts évidents pour les futurs médecins en herbe certainement plus curieux, plus ouverts, plus enclins à partager leurs connaissances, peut-être plus humanistes et moins avides de pouvoirs individuels. Il était temps.
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