Accréditation des urologues

Un nouveau référentiel risque en 2012

Publié le 31/05/2012
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Crédit photo : PHANIE

L’ACCRÉDITATION est désormais une démarche de gestion des risques bien implantée chez les urologues. « Nous avons sorti notre premier référentiel risque en 2008. Et la Haute Autorité de santé (HAS) est sur le point de valider notre deuxième référentiel qui devrait donc sortir dans les toutes prochaines semaines », explique le Dr Bertrand Pogu, gestionnaire d’URORISQ, l’organisme d’accréditation (OA) de l’Association française d’urologie (AFU).

Placée sous la responsabilité de la HAS, l’accréditation est une démarche de gestion des risques médicaux qui est proposée aux médecins exerçant dans une spécialité dite « à risque ». « Le premier objectif est de permettre au praticien de mieux appréhender les situations potentiellement à risque et donc, au final, d’améliorer sa pratique professionnelle. Mais le fait d’être accrédité permet aussi au praticien d’obtenir la prise en charge, par l’Assurance-maladie, d’une partie de sa prime de responsabilité civile professionnelle. L’accréditation devrait également permettre de valider ses obligations en matière de développement professionnel continu (DPC) », explique le Dr Pogu.

Pour obtenir son accréditation, chaque médecin doit suivre un programme de réduction des risques comportant plusieurs parties : la déclaration d’événements porteurs de risque (EPR), le suivi de recommandations de bonne pratique et la participation à des activités de gestion des risques. « Un EPR est un événement lié aux soins qui aurait pu devenir un événement indésirable, parfois grave, sans une intervention adaptée de l’équipe médicale ou soignante. C’est un « presque accident » parfois évité de justesse. Il s’agit donc de situations dont on peut retirer des enseignements précieux pour améliorer sa pratique », explique le Dr Pogu, en rappelant que le référentiel de 2008 comprenait trois EPR ciblés : 1) la gestion inadaptée de la prostatite après ponction-biopsie de prostate ; 2) le défaut dans la traçabilité des dispositifs médicaux implantables ; 3) la gestion inadaptée des effets secondaires des instillations intravésicales de BCG. « Chaque urologue devait déclarer au moins deux EPR dans l’année, si possible dans ces trois situations ciblées », précise le Dr Pogu.

Ce référentiel de 2008 comportait aussi plusieurs recommandations de bonne pratique : prise en charge des instillations intravésicales de BCG, traçabilité des dispositifs médicaux implantables et prise en charge optimale de la biopsie de prostate. « Les urologues, engagés dans la démarche d’accréditation, devaient lire ces recommandations puis les appliquer. Dans leur bilan annuel, ils devaient ensuite expliquer ce que ces textes avaient permis de changer dans leur pratique », explique le Dr Pogu. Le référentiel de 2008 proposait enfin plusieurs activités, dont une obligatoire : la participation à la journée organisée par URORISQ sur des thèmes centrés sur la gestion des risques.

Quatre EPR ciblés.

Le nouveau référentiel 2012 sera lui plus étoffé. Il comprendra d’abord quatre EPR ciblés. « Nous avons gardé le défaut dans la traçabilité des dispositifs médicaux implantables et la gestion inadaptée des effets secondaires des instillations intravésicales de BCG. Nous avons ajouté deux nouveaux thèmes : la défaillance dans la prise en charge d’un patient sous anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires et la défaillance dans la prise en charge par antibioprophylaxie. Ce dernier thème fait partie d’un programme interspécialité », indique le Dr Pogu, en précisant que les obligations du médecin restent identiques : la déclaration d’au moins deux EPR par an qu’ils soient ciblés ou non.

Ce nouveau référentiel comprend aussi un nombre plus important de recommandations de bonne pratique. « Nous avons conservé les recommandations sur la prise en charge optimale des biopsies de la prostate, les instillations intravésicales de BCG et la traçabilité des dispositifs médicaux implantables. Mais nous avons ajouté des recommandations sur les antiagrégants plaquettaires, l’application de la check-list opératoire, la pratique de l’antibioprophylaxie, la recommandation de la Société française d’anesthésie réanimation (SFAR) sur la prise des patients sous anticoagulants et antiagrégants plaquettaires, les défauts dans la prescription médicale périopératoire ou le diagnostic et le traitement des infections bactériennes urinaires de l’adulte », explique le Dr Pogu.

Ce référentiel 2012 sera également plus riche en activités de gestion des risques proposées aux urologues. « Il y aura à la fois des activités d’acquisition ou d’approfondissement des connaissances et des activités d’analyse des pratiques professionnelles », indique le Dr Pogu, en précisant qu’il sera attendu de chaque urologue engagé : une cotisation à jour, le suivi des recommandations générales de la spécialité, la déclaration annuelle d’au moins deux EPR ciblés ou non, l’utilisation des fiches information patient et des recommandations validées par l’AFU, la participation obligatoire à deux activités de formation par an pendant quatre ans, la participation obligatoire à deux activités d’évaluation des pratiques par an pendant quatre ans.

Le 1er septembre 2011, on recensait 677 urologues engagés dans cette démarche d’accréditation. « Cela ne veut pas nécessairement dire qu’ils ont tous été accrédités », souligne le Dr Pogu, en précisant que l’obtention de l’accréditation permet la délivrance d’un certificat valable durant quatre ans.

D’après un entretien avec le Dr Bertrand Pogu, gestionnaire d’URORISQ, l’organisme d’accréditation (OA) de l’Association française d’urologie (AFU).

 ANTOINE DALAT

Source : Bilan spécialistes