CONGRES HEBDO
A MELIORER les pratiques des médecins généralistes dans le cadre des maladies bronchiques obstructives, en particulier le dépistage et la prise en charge de l'asthme et des BPCO, tel est l'objectif des programmes de FMC mis au point ces dernières années par la Société française de pneumologie de langue française (SPLF). Les programmes de formation proposés aux généralistes au cours de l'année 2000 regroupent un module sur les BPCO consacré au sevrage tabagique et une formation complète en quatre modules pour l'asthme.
Implications des généralistes
« La mise au point de ces programmes, précise le Dr Nicolas Roche, a fait intervenir des généralistes tant au niveau des groupes de travail ayant participé à l'élaboration des modules qu'au niveau des tests en situation réelle. Et ce afin de répondre au mieux à la demande des généralistes, à leurs manques tels qu'ils les perçoivent et à rendre les modules aussi attractifs que possible. »
Concrètement, ces programmes de formation continue sont disponibles sur le site Web* de la SPLF où ils peuvent être téléchargés, puis exploités sous différentes formes (diapositives, transparents, CD-Rom). Le kit complet comporte pour chaque module une série de diapositives, un livre du maître et des QCM d'évaluation. Les diapositives exposent des cas cliniques très interactifs (de 5 à 10 QCM). La lecture du livre du maître destiné au médecin animateur est particulièrement recommandée car ce livre permet de le guider pas à pas dans l'utilisation de la formation. Les QCM d'évaluation des participants, proposés avant et après la séance de formation, ainsi qu'un questionnaire d'évaluation sur le module rempli par l'animateur doivent être envoyés à la SPLF. « En effet, souligne le Dr N. Roche, le retour de ces questionnaires d'évaluation doit permettre d'améliorer les modules en cours de réalisation. » Enfin, la durée de chaque module peut varier de 1 h 30 à 2h30 selon la rapidité des participants et de l'animateur.
Qu'il s'agisse de l'asthme ou des BPCO, de nombreuses études ont montré que ces deux maladies sont sous-diagnostiquées ou détectées à des stades relativement tardifs et sont également sous-traitées.
Un outil diagnostique et thérapeutique
C'est pourquoi un objectif important de ces formations est d'améliorer le diagnostic en incitant les médecins à y penser plus souvent devant des signes d'appel parfois atypiques (toux chronique, bronchites à répétition...) de façon à mettre en uvre les moyens nécessaires au diagnostic positif précoce (interrogatoire, examen clinique ciblé, mesure du débit expiratoire de pointe au minimum et au mieux des épreuves fonctionnelles respiratoires complètes). Une part importante des modules est également consacrée aux explorations nécessaires, à leurs indications... afin de parvenir aux mesures thérapeutiques. L'accent est notamment mis, pour l'asthme, sur l'intérêt d'une corticothérapie inhalée précoce en traitement de fond, et pour les BPCO, sur l'importance de l'aide à l'arrêt du tabac. Qu'il soit pharmacologique (bronchodilatateurs) ou non (exercice physique), l'objectif du traitement des BPCO est principalement de soulager la dyspnée, c'est-à-dire agir sur la qualité de vie, même si le traitement n'améliore pas nécessairement la fonction. « En outre, remarque le Dr N. Roche, les généralistes sont particulièrement concernés par le traitement des exacerbations qui ne doit pas se limiter à un traitement au coup par coup. Ainsi, les modules insistent sur l'importance d'un suivi adéquat afin de vérifier l'efficacité du traitement et permettre l'adaptation thérapeutique selon l'évolution de la maladie. »
Enfin, une part de la formation est dévolue à l'éducation du malade (notamment la vérification de la technique d'inhalation...) et une autre à la clarification de la terminologie employée. Comme l'explique le Dr N. Roche, « on parle d'exacerbation pour les BPCO alors que de nombreux termes sont utilisés pour l'asthme (crise, attaque, état de mal, asthme aigu grave...). L'objectif est d'uniformiser le langage entre asthme et BPCO en essayant de généraliser le terme d'"exacerbation" pour l'asthme ».
D'après un entretien avec le Dr Nicolas Roche, service de pneumologie-réanimation, hôpital Hôtel-Dieu, Paris.
*Site internet de la Société de pneumologie de langue française : www.splf.org
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