L E traitement du syndrome de fatigue chronique fait appel aux thérapies comportementales et cognitives qui demandent à la fois des compétences particulières au clinicien et une disponibilité suffisante au patient, du fait de la longueur de la prise en charge.
Dans une étude randomisée menée à Liverpool, des résultats significatifs ont été obtenus de façon beaucoup plus simple, à la suite de deux entretiens directs de trois heures au total. L'objectif du traitement était le même que celui des psychothérapies : il s'agit de faire admettre au patient qu'il ne souffre pas d'un trouble organique grave et de l'inciter à reprendre progressivement une activité physique.
Cent quarante-huit personnes présentant les critères d'Oxford du syndrome de fatigue chronique (avec des scores < 25 sur le questionnaire SF-36) ont accepté d'entrer dans l'étude. Après randomisation, une partie recevait un traitement médical classique qui consistait en une évaluation médicale suivie de la remise d'un guide de conseils d'activités physiques, mais sans aucune explication sur l'origine des troubles. Les autres avaient une prise en charge particulière avec trois niveaux d'intervention :
- un niveau d'intervention minimal dans lequel les personnes avaient deux entretiens directs (trois heures au total) destinés à expliquer les symptômes et à mettre en place un programme progressif d'exercice physique ;
- un niveau avec renforcement téléphonique, identique au précédent avec en plus sept contacts téléphonique de trente minutes chacun, pour reprendre les explications sur les symptômes et le rationnel du traitement ;
- un niveau d'intervention maximal, identique au niveau d'intervention minimal avec en plus sept entretiens directs d'une heure étalés sur trois mois.
Après un an de suivi, tous les patients des groupes d'intervention (quel que soit le niveau) présentaient une amélioration significative du score de la maladie (score >25 ou gain de 10 points). Le bénéfice portait de façon similaire sur la fatigue, le sommeil, le handicap physique et l'humeur. En revanche, les contacts directs ou téléphoniques de « renforcement » n'ont pas eu de répercussions sur les résultats.
Si ces conclusions sont confirmées, la durée de la prise en charge pourrait être raccourcie, avec une diminution des coûts.
Pauline Powell et coll., « Br Med J », vol. 322, 17 février 2001, pp. 387-389.
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