L 'ORGANISATION du travail entraîne des contraintes psychiques de plus en plus lourdes, qui peuvent se traduire par des « états de souffrance mentale intense » chez les salariés. A l'origine de ces pathologies, on retrouve « les nouvelles formes d'emploi et la précarisation, l'intensification et la complexification des tâches », des modes de « management innovants », ou encore des restructurations d'entreprise.
Comme le phénomène prend de l'ampleur, la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (FNATH) déplore l'insuffisance de prise en charge des victimes. Elle dénonce « l'inadéquation fréquente des réponses médico-administratives qui, au lieu de stopper la spirale de l'exclusion, conduisent trop souvent à des impasses ». Les personnes accidentées du travail ou atteintes de maladie professionnelle sont confrontées fréquemment à un trouble psychique résultant de séquelles de leur affection, mais aussi de conflits interminables avec les organismes sociaux, et de conséquences sociales et économiques.
Un relais
pour le médecin de famille
C'est pourquoi la FNATH a mis en place une consultation hebdomadaire (le jeudi de 8 h 30 à 18 h) pour l'accueil et le soutien aux travailleurs en « détresse psychique ». Limité, en 2001-2002, à la région Ile-de-France, le nouveau service, ouvert à Paris le 15 février*, entend apporter aux intéressés « une écoute psychologique, suivie éventuellement d'une orientation thérapeutique spécialisée », et une assistance pour les démarches médico-sociales ou juridiques. « Tous les médecins de famille voient très bien à quoi ça peut correspondre », dit au « Quotidien » le Dr Marie Pascual, qui coordonne le service avec Marie Pezé, docteur en psychologie. « Nous espérons leur servir de relais. A terme, la consultation pourrait impulser des modes de prise en charge de type pluridisciplinaire », ajoute le médecin du travail. En effet, au-delà de l'aide directe aux patients, la consultation de la FNATH donnera lieu à une analyse clinique des situations observées et à une évaluation des pratiques de coopération médico-sociales, afin de « dégager des pistes concrètes pour la prévention et de permettre d'expérimenter de nouvelles actions ». L'initiative, insiste la FNATH, a pour objectif d'en finir avec « la spirale de l'exclusion ».
* Tél. 01.47.00.17.57.
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