L' UTCG (unité de thérapie cellulaire et génique) du CHU de Nantes s'inscrit dans la démarche actuelle d'essais et d'utilisation des produits de thérapie cellulaire en cancérologie. « C'est le premier CHU à établir un lien entre la recherche et le malade », souligne le Pr Brigitte Dreno (responsable de l'UTCG). L'unité vient de recevoir la certification ISO 9002, label qui témoigne que cette unité est gérée par un système dassurance qualité qui donne aux cliniciens et aux malades la garantie optimale de la qualité des produits fabriqués.
Des résultats cliniques commencent à apparaître avec l'utilisation des produits cellulaires et géniques et, notamment, dans des protocoles entrepris avec le concours de l'UTCG. Il existe actuellement une douzaine de protocoles en activité au CHU de Nantes.
« Tumor Infiltrating Lymphocytes » contre mélanome
Le projet le plus avancé a été entrepris dans le mélanome (investigateur principal, Pr Brigitte Dreno). Il s'appuie sur l'utilisation des « Tumor Infiltrating Lymphocytes »(TIL), qui sont des lymphocytes trouvés dans le ganglion envahi et présentant des antigènes spécifiques de la tumeur. Le but est d'induire la mort des cellules tumorales et le principe est de prélever les TIL et de les mettre en expansion en laboratoire avec de l'IL2 pour en obtenir plusieurs dizaines de milliards. Ils sont ensuite réinjectés en traitement adjuvant avant une rechute.
Une étude a été menée chez 44 patients versus contrôles (44 sujets ne recevant pas les injections de TIL). Et il a été montré que, si le malade ne présente qu'un ganglion envahi, les injections de TIL apportent un bénéfice significatif, avec une survie globale nettement améliorée : elle est de dix-huit mois versus quatre mois (recul de trois ans), explique le Pr Dreno. Si, en revanche, le patient présente plusieurs ganglions envahis, le bénéfice obtenu n'est pas significatif.
D'autres protocoles, moins avancés, sont en cours de réalisation. Telle la greffe d'îlots pancréatiques humains (Pr Soulillou), avec laquelle une réponse a été obtenue chez un petit nombre de patients. Ou bien les autogreffes de progéniteurs CD 34 isolés du sang périphérique, dans le traitement du lymphome folliculaire, des leucémies myéloïdes chroniques et d'autres syndromes lymphoprolifératifs (Pr Noël Milpied).
D'après un entretien avec le Pr Brigitte Dreno.
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