Pour la première fois, une issue favorable est associée à la chromotripsis. Ce phénomène génétique rare a entraîné la guérison spontanée d’un syndrome non moins rare - 60 cas décrits dans le monde, le syndrome WHIM.
Des chercheurs des National Institutes of Health (NIH) expliquent dans une étude publiée dans la revue « Cell » que la rémission persistante à 20 ans du premier patient atteint, décrit en 1964, est due à ce type de réarrangement génétique massif et habituellement délétère.
Un réarrangement a guéri le gène malade
La chromotripsis, qui correspond à une fragmentation chromosomique abrupte et localisée, se solde en général par l’apoptose de la cellule concernée. Selon le site Orphanet, ce « syndrome (Verrues - hypogammaglobulinémie - infections- myélokathexis) est un déficit immunitaire autosomique dominant congénital, prinicpalement caractérisé par une neutropénie, une myélokathexis et une hypogammaglobulinémie associées à une susceptibilité aux lésions dues au papillomavirus humain (...) et à un risque accru d’infections bactériennes ». La myélokathexis correspond à une neutropénie congénitale liée à un défaut de migration des polynucléaires qui ne quittent pas la moelle.
Le gène mutant CXCR4
À l’âge adulte, la patiente avait contacté le centre de l’allergie et des maladies infectieuses des NIH, pour elle et ses deux enfants, qui au final se sont révélés atteints du syndrome WHIM. La patiente expliqua alors que ses symptômes s’étaient résolus à la trentaine. En 2003, les chercheurs ont identifié le gène CXCR4 comme étant responsable du syndrome. Dans leur récente étude, les chercheurs montrent comment un phénomène de chromotripsis s’est produit et a entraîné par hasard une délétion au sein du gène mutant CXCR4.
Selon l’équipe, l’hypothèse la plus vraisemblable serait qu’une cellule souche débarrassée ainsi du gène mutant CXCR4 a survécu puis repeuplé les neutrophiles, qui fonctionnent désormais normalement. Le traitement des patients atteints du syndrome WHIM repose sur l’administration d’immunoglobulines intraveineuses et de facteur GSF. Un essai est en cours aux États-Unis pour le plerixafor, un traitement ciblé qui bloque spécifiquement l’activité du CXCR4.
Cell, DOI:10.1016/j.cell.2015.01.014(2015)
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