« Mercredi, folle journée », de Pascal Thomas

Une leçon de vie

Publié le 27/03/2001
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L E ciel de Nantes est changeant. Comme est changeant, virevoltant le petit monde que Pascal Thomas met en scène, du mardi soir au jeudi matin, le temps d'un mercredi ordinaire dans la vie d'une bande d'enfants et de leurs parents.

Le cinéaste des « Zozos » et de « les Maris, les femmes, les amants », qui a retrouvé la faveur du grand public avec « la Dilettante », a l'art du film de groupe. Avec « Mercredi, folle journée », il suit une vingtaine d'enfants et autant de parents. Les plus équilibrés ne sont pas ceux qu'on croit, car même s'ils prennent des chemins buissonniers les enfants restent raisonnables, on n'en dira pas autant de leurs aînés.
Ainsi Victoria (Victoria Lafaurie, la fille de Pascal Thomas) doit-elle soutenir son père (Vincent Lindon), chargé de la garder pour la journée mais totalement débordé par les problèmes (dettes de jeu, procès, compagne exigeante et l'on en passe), et prendre soin de sa mère sujette à des crises d'hypoglycémie. Une mère débordée ne s'apercevra même pas que ses enfants ont recueilli un gamin que toute la ville recherche. Des parents séparés n'auront aucun mal à se faire berner par leur fille désireuse de découcher...
On ne résumera pas toutes les mésaventures qui se mêlent et l'on ne présentera pas tous les personnages qui se croisent dans les différents quartiers de Nantes et jusqu'à la campagne baignée par l'Erdre. On passe facilement et allègrement des uns aux autres avec une légèreté extrêmement agréable, surtout comparée à tous ces films qui se prennent tellement au sérieux.
« Mercredi, folle journée », dont le scénario est co-signé par Nathalie Lafaurie et le journaliste François Caviglioli, ne nous épargne pourtant pas les drames. Mais tout est filmé avec tant de sensibilité et de chaleur humaine que l'ensemble est une belle leçon de vie et de bonheur quoi qu'il arrive.
Des séquences servies avec bonheur par Vincent Lindon, dans un rôle qui lui va fort bien - fragilité, tendresse et sourire - et la jeune Victoria Lafaurie mais aussi, et on en oublie, Alessandra Martines, Catherine Frot, Isabelle Candelier, Olivier Gourmet, Maurice Risch, Isabelle Carré, Christian Morin.
Un film réjouissant qui devrait réconcilier les générations.

CARTON Rene

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6886