De notre correspondante
L ES fentes labio-palatines touchent en France un enfant sur 1 000. Ces enfants sont pris en charge, dès la naissance, parfois même avant, en cas de diagnostic anténatal, par une équipe spécialisée. Une intervention chirurgicale est possible, selon les cas, dans les premiers jours ou les premiers mois de la vie. Un suivi, réalisé par une équipe pluridisciplinaire (orthoptiste, ORL, orthodontiste, psychologue) permet de prévenir ou de réduire les conséquences de ces malformations.
La situation est tout autre aux Philippines. Un enfant sur 300 est atteint et seules les familles riches peuvent envisager un traitement chirurgical. Des milliers d'enfants se trouvent ainsi exclus de la société. Leur fréquente malnutrition les fragilise, en faisant des cibles de choix pour la tuberculose ou le RAA. Leur apparence, leur mauvaise audition, leur langage souvent incompréhensible empêchent une scolarisation normale.
Depuis une dizaine d'années, le Comité de soutien à l'enfance des Philippines, ému par cette situation, organise, avec l'aide d'équipes françaises, des missions dans la province de Lloilo (île de Panay). Depuis 1992, l'association toulousaine Enfance et chirurgie humanitaire participe à ce travail.
Cette année encore, du 21 février au 7 mars, chirurgiens, anesthésistes, médecins, infirmières, partiront bénévolement pour Guimbal. Dans cette petite ville du sud de Panay, l'hôpital local, démuni en matériel et en médicaments, ne peut assurer, malgré le dévouement et la motivation de ses personnels médicaux, le traitement de ces malformations. Aussi, chaque année, médecins, infirmières, travailleurs sociaux se mobilisent pour préparer l'arrivée de la mission française : informer les familles, préparer les futurs opérés, planifier consultations et interventions, accueillir une centaine d'enfants et leurs familles... tout en continuant à assurer les missions habituelles (urgences, accouchements).
Au-delà du traitement chirurgical, c'est une prise en charge globale que souhaite mettre en place l'association ; c'est pourquoi, après la venue en 1999 de généticiens, leur équipe s'étoffe cette année d'une orthophoniste et d'un chirurgien ORL.
Pour pouvoir mener à bien sa mission et continuer un travail qui pour être efficace doit durer des années, Enfance et chirurgie humanitaire, association loi 1901, fait appel à la générosité de tous, sachant que 500 F permettent d'opérer un enfant.
* Enfance et chirurgie humanitaire, 1, rue Peyrolade, 31300 Toulouse.
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