Ursula von der Leyen, une gynécologue bientôt présidente de la commission européenne

Publié le 05/07/2019
Ursula von der Leyen

Ursula von der Leyen
Crédit photo : AFP

La future patronne de l’exécutif européen n’a jamais vraiment exercé, mais son cursus de médecin a bien failli jouer un mauvais tour à sa carrière politique il y a quelques années… La médecine n'était pourtant pas son choix initial. La politique non plus d’ailleurs. Ursula von der Leyen a d’abord étudié l’économie à Londres et aux États-Unis dans des écoles prestigieuses, avant de reprendre tardivement des études de médecine à l'université Gottfried Wilhelm Leibniz de Hanovre et devenir gynécologue.

À la fin des années 80, la voilà donc médecin assistant à la maternité de l’université de Hanovre, avant de passer sa thèse en 1990, puis de quitter l’Allemagne en direction des États-Unis pour y suivre son mari Heiko, cardiologue. Le couple y restera quatre ans, selon « Paris Match », qui lui avait consacré un article il y a quelques années.

Chercheuse assistante en médecine sociale

Quatre ans plus tard, retour en Allemagne où elle occupe en 1996 un poste de chercheuse assistante en médecine sociale et fait, entre 1998 à 2002, de la recherche sur le système de santé au sein du département d’épidémiologie de la faculté de médecine de Hanovre.

Mais le virus de la politique est plus fort que la vocation de la médecine. Engagée à la CDU, elle devient ministre de la famille du land de Basse–Saxe, avant qu’Angela Merkel n’en fasse en 2005 sa ministre de la Famille, et la promeuve, huit ans plus tard, ministre de la Défense.

Accusée de plagiat

Consécration ? Sans doute, puisqu'on la promet alors aux plus hautes fonctions au sommet de l'État. Mais le tremplin fait des envieux… En 2015, son passé d’étudiante en médecine la rattrape, et elle est accusée de plagiat dans la rédaction de sa thèse de médecine 25 ans auparavant. Le site internet VroniPlag Wiki, l’accuse alors d’emprunts majeurs et non sourcés lors de la rédaction de ce travail centré sur la « Protéine C-réactive en tant que paramètre diagnostique pour la détection d'un syndrome d'infection amniotique en cas de rupture prématurée des membranes ». En cause, une trentaine de pages sur les 62 que comptent sa thèse et qui comporteraient entre 50 % et 75 % de plagiat, selon ses détracteurs…

On ne plaisante pas avec les titres Outre-Rhin. Et l’affaire aurait pu coûter à Ursula van der Leyen, non seulement son diplôme de médecin, mais aussi sa carrière de femme politique. Heureusement pour elle, c’est la faculté de médecine de Hanovre qui lui rendra justice, non sans avoir diligenté une enquête ad hoc. Sans ce quitus, elle n’aurait sûrement pas été pressentie en début de semaine pour prendre la tête de la Commission à Bruxelles… Et Macron, comme Merkel, auraient dû accoucher d'une solution... sans la gynécologue allemande.

P. B.

Source : lequotidiendumedecin.fr