Verbatim

Publié le 10/11/2014
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« J’ai essayé de mener la négociation pour le bien de tous, mais nous avons été pénalisés par un environnement politique délétère. Les sensibilités différentes des professionnels ne les ont pas poussés à se rapprocher les uns des autres. Cerise sur le gâteau, les masses financières dégagées n’étaient en rien à la hauteur des enjeux. L’accord négocié n’avait aucune chance de passer.

Dr Jean-François Rey

Gastroentérologue, président de l’UNPS

« Le travail effectué ces six derniers mois par les professionnels dans des conditions parfois kafkaïennes est incomplet mais loin d’être inutile. Le concept de coordination avance en même temps que les esprits changent. Nous avons semé pour l’avenir. Nous pourrons ressortir de son tiroir le fruit de ces négociations quand les jours seront meilleurs et l’enveloppe financière plus conséquente. La balle est désormais dans le camp de la ministre et du futur directeur de la CNAM. Que Marisol Touraine prenne ses responsabilités.

Dr Jean-Paul Ortiz

Néphrologue, président de la CSMF

« Pas trop vite, pas trop tôt, pas trop cher. Tel était l’état d’esprit de ces négociations ! La CNAM a cherché à comprimer la dépense en recyclant ses programmes d’accompagnement de retour à domicile PRADO dans nos échanges, avec pour but de diminuer le nombre de séjours hospitaliers. Cela n’a rien à voir avec la coordination libérale. Ajoutez à cela la guerre syndicale interminable sur le cadre juridique… Nous avons perdu beaucoup de temps et d’énergie.

Dr Claude Leicher

Médecin généraliste, président de MG France

« Le "saucissonnage" en pathologies de la coordination libérale a nécessité 30 pages d’annexes illisibles à l’accord négocié, que les professionnels étaient censés s’approprier. Quelle usine à gaz ! La CNAM peut mettre 100 euros sur la table sans ciller pour rémunérer les équipes engagées dans son expérimentation du parcours des personnes âgées (PAERPA). Mais pour nous, elle met 75 euros au pot, et encore, après négociation. Inadmissible.

Daniel Paguessorhaye

Kinésithérapeute, président de la FFMKR

« Ces négociations sont un échec incontestable. Même si les rémunérations proposées étaient inacceptables, nous aurions pu amorcer la pompe avec le texte négocié. En six mois, nous avons réussi à dégager des éléments intéressants, en distinguant les cas complexes, en prenant en compte le temps de soins. À enveloppe similaire, nous aurions dû nous concentrer sur un nombre restreint de programmes de suivi du patient. Il nous faut aujourd’hui repartir de zéro.

Philippe Gaertner

Pharmacien, président de la FSPF


Source : Le Quotidien du Médecin: 9364