Un article du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire paru le 11 septembre, fait le point sur les personnes ayant recours au Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante (Fiva), et en particulier les artisans retraités ayant travaillé dans le bâtiment. Les auteurs de cet article se sont appuyés sur des données issues du Fiva relatives aux 7 521 artisans retraités de la cohorte ESPrl. Dans ce travail, « les facteurs sociodémographiques, de carrière et d'exposition à l'amiante ont été étudiés ».
Seul un artisan retraité concerné sur dix recourt au Fiva
Il apparaît que « seuls 12% des artisans retraités atteints d'une pathologie en lien possible avec l'amiante ont eu recours au Fiva entre 2002 et 2016 », indique cet article. Parmi les 7 521 artisans retraités de l'étude, 399 étaient des victimes possibles de l'amiante. Et parmi ceux-ci, seuls 49 ont fait une demande auprès du Fiva, soit un taux de 12 %.
Pour les auteurs de l'article, « ces résultats soulignent un recours insuffisant à une demande d'indemnisation de la part de ces artisans retraités ». Les causes sont mal connues. Parmi les explications : la méconnaissance de la part des personnes concernées, ainsi que la complexité des procédures.
Plus une affaire de spécialistes
L'article du BEH rappelle aussi les résultats d'une étude menée en 2008 dans la région PACA qui avait révélé que les pneumologues complétaient un plus grand nombre de formulaires de déclaration en maladie professionnelle, que les médecins généralistes. D'autres études ont montré que les généralistes ne feraient pas assez le lien entre une pathologie et les expositions professionnelles passées. « Le fait d'avoir vu un spécialiste lors de la première consultation (versus un généraliste) favoriserait le recours au Fiva », conclut l'article.
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