L A mise à disposition d'une trithérapie en un seul comprimé s'inscrit dans la démarche actuelle des cliniciens de la simplification de la gestion quotidienne du traitement par les patients. D'abord, pour des raisons évidentes de confort, en raison, parfois, du très grand nombre de comprimés et de gélules à avaler chaque jour. Ensuite, parce que l'adhésion thérapeutique est fondamentale, même si l'on sait que l'éradication virale n'est pas atteignable. Il est noté actuellement une recrudescence des décès chez des personnes mal contrôlées virologiquement, note le Pr Christine Katlama (la Pitié-Salpêtrière). L'interruption d'un traitement efficace entraîne une reprise immédiate de la réplication virale et obère les potentialités thérapeutiques futures.
Trois analogues nucléosidiques
Les stratégies comportant l'association de trois analogues nucléosidiques présentent plusieurs avantages : la simplicité, le peu de risques d'interactions médicamenteuses, les possibilités d'épargne des deux autres classes thérapeutiques, surtout en initiation de traitement. L'association qui constitue Trizivir - 300 mg d'abacavir, 150 mg de lamivudine et 300 mg de zidovudine - est l'une de celles qui sont recommandées par le groupe des experts coordonnés par le Pr Jean-François Delfraissy comme choix préférentiel pour la mise sous traitement initial. L'indication de Trizivir est le traitement des patients de plus de 18 ans et la posologie se résume à la prise d'un comprimé matin et soir, sans contrainte alimentaire (il est recommandé de démarrer le traitement par la prise séparée des trois produits pendant les six à huit premières semaines).
Synergie d'action
Il existe avec cette association une synergie d'action, c'est-à-dire une action supérieure à l'addition de l'effet propre des trois molécules.
Sur le plan de la recherche, la démonstration de la bioéquivalence entre l'action des produits donnés simultanément ou en un comprimé a été faite. L'efficacité clinique de Trizivir a été mise en évidence chez des patients naïfs dans divers essais cliniques. Citons l'essai français Ecureuil (CNAF 3007), étude comparative ouverte, menée pour évaluer l'efficacité de l'association abacavir + lamivudine + zidovudine versus nelfinavir + lamivudine + zidovudine ; 195 patients « naïfs » dont l'ARN-VIH plasmatique initial est compris entre 1 000 et 500 000 copies/ml ont été inclus. A 48 semaines, on observe une réduction de l'ARN-VIH plasmatique moyenne de moins 2,3 log copies/ml dans les deux bras du traitement. L'analyse en intention de traiter montre que 64 % des patients du bras abacavir et 61 % du bras nelfinavir ont une charge virale inférieure à 50 copies/ml. L'efficacité est comparable à celle d'une trithérapie comportant une antiprotéase.
Maintien à long terme de l'efficacité
Un autre essai (CNAAB 2002), réalisé chez 60 patients naïfs sur une période de 120 semaines, montre le maintien à long terme de l'efficacité thérapeutique. Dans le cadre des associations, une étude pilote multicentrique ouverte montre que la quadrithérapie fondée sur Trizivir associé à l'efavirenz apporte un contrôle de la réplication virale avec 90 % des patients qui ont une charge virale inférieure à 50 copies/ml à 48 semaines. Concernant la tolérance, on note que la présence d'abacavir expose aux réactions potentielles d'hypersensibilité attachées à ce produit. Ces réactions allergiques (4 % des cas) qui prennent des aspects divers peuvent menacer le pronostic vital si l'on poursuit le traitement avec l'abacavir ou si on réintroduit le produit ultérieurement. Les patients doivent en être avertis et des cartes de mise en garde, que le patient est tenu de conserver sur lui en permanence, sont présentes dans chaque conditionnement.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires GlaxoWellcome, avec le Dr Vincent Calvez (la Pitié-Salpêtrière, Paris) et les Prs Christine Katlama (la Pitié-Salpêtrière) et François Raffi (hôtel-Dieu, Nantes).
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