Municipales 2001
De notre correspondante
L 'IMPACT de l'extrême-droite reste toujours fort à Vitrolles puisque 31 % de personnes interrogées dans les divers sondages, voteraient encore pour la liste conduite par la maire sortante, Catherine Mégret, du Mouvement national républicain (MNR) et que plus de la moitié juge positif le bilan de la municipalité actuelle (plus positif tout de même en matière d'espaces verts que de culture, d'image de la ville et même... de sécurité).
Mais le même sondage donne la liste de gauche conduite par le Dr Dominique Tichadou (PS) gagnante, dans tous les cas de figure, qu'il s'agisse d'un duel au second tour ou d'une triangulaire. « Il est temps de renvoyer définitivement le couple Mégret sur leurs terres de Saint-Cloud et de redonner son éclat à cette ville que tout le monde montre du doigt », commente le Dr Dominique Tichadou.
C'est dans cette intention que cet homme de consensus a accepté de mener une liste d'union de la gauche qui rassemble parti socialiste, Verts, parti des radicaux de gauche et Mouvement des Citoyens. Le parti communiste et différents mouvements d'extrême-gauche font liste à part, derrière Alain Hayot. Mais au second tour, leurs électeurs devraient rallier la liste Tichadou sans trop d'états d'âme, de même qu'une bonne partie des électeurs de la liste Christian Rossi qui regroupe RPR-UDF-DL et Génération écologie (même au cas où elle resterait en place pour une triangulaire). Une inconnue demeure tout de même : 30 % de sondés ne se prononcent pas encore.
Le Dr Tichadou avait commencé sa « campagne de reconquête » à l'occasion des dernières élections cantonales où il avait repris le siège de Bruno Mégret. Au conseil général, il a été désigné pour s'occuper plus particulièrement des problèmes de santé et de prévention. Ces thèmes figurent donc en bonne place dans son programme local.
Une surmortalité
Une préoccupation d'autant plus forte du Dr Tichadou que, selon les chiffres de l'Observatoire régional de la santé, les taux de mortalité apparaissent supérieurs à Vitrolles au taux des autres métropoles de la région.
Une surmortalité liée au bas niveau économique de la population, et aux conduites à risque (accidents de la route surtout), à la mortalité périnatale et aux cancers professionnels.
Pour lutter contre le chômage, « première cause de pauvreté et de désuvrement », le programme du Dr Tichadou comporte donc un volet formation car « on s'aperçoit, dit-il, que les offres d'emploi ne correspondent pas à la qualification des demandeurs ». Il compte aussi relancer la politique culturelle et associative « laminées, dit-il, pendant le contrat Mégret ».
Le Dr Tichadou regrette par ailleurs l'absence de pôle médical d'importance sur la commune, en constatant que l'unique clinique de Vitrolles ne dispose pas de réanimation néo-natale : la nouvelle municipalité pourrait donc demander l'équipement de la clinique ou aider la mise en place de moyens de transports médicalisés rapides, vers des communes mieux équipées.
Un autre volet du programme de cette liste de gauche, concerne l'environnement avec la lutte contre les pollutions des usines chimiques pourvoyeuses de bronchites chroniques, asthmes et cancers. Autant de problèmes auxquels a été directement confronté un colistier du Dr Tichadou, le Dr Guy Obino, installé comme généraliste à Vitrolles pendant une trentaine d'années et qui exerce maintenant au sein du Comité local d'insertion.
Pour sa part, le Dr Tichadou est responsable du service de médecine gérontologique de la clinique Saint-François à Nans-les-Pins, où il continue à suivre ses malades tous les matins, se réservant après-midi et week-ends pour la campagne électorale, pour ses activités au Conseil général.
S'il est élu maire de Vitrolles, il prendra un associé, et conservera une activité médicale, « au moins trois matinées par semaine car c'est très important de garder le contact avec des patients », dit-il. Mais cette situation l'amène à constater que « tant qu'il n'y aura pas de statut de l'élu, il sera très difficile, pour les professions libérales de briguer un mandat électoral, car on n'est jamais sûr de retrouver sa place ou sa clientèle le jour où l'on n'est plus élu. Et pourtant, il faut que la politique ne soit pas seulement faite par des fonctionnaires et des retraités ».
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