Week-end gourmand à l’Île d’Oléron

La découverte commence juste avant le pont (ici, on dit l’aqueduc) qui relie l’île au continent, à Bourcefranc, où siège la boutique Gillardeau qui propose des huîtres de Marennes. à proximité, exclusivité mondiale, un distributeur automatique permet de se ravitailler pendant les heures de fermeture !

À quelques kilomètres, à la Cotinière, le port de pêche de l’île, le spectacle est permanent avec les chaluts qui rentrent, les marins affairés et la célèbre criée. Dans une salle panoramique, les plateaux de poissons et crustacés – 90 espèces – défilent sur un tapis roulant et s’achètent à la vitesse de l’éclair par les mareyeurs.

Des huîtres à foison

à Marennes, capitale mondiale de l’huître, l’espace muséographique ludique “la Cité de l’huître” permet de découvrir le monde ostréicole et de déguster les quatre variétés d’Oléron, dont la célèbre Pousse en Claire Label Rouge, élevée à cinq au m2, secret de sa qualité exceptionnelle.

Certains restaurants proposent même un repas thématique autour du fameux mollusque. C’est le cas des Jardins d’Alienor. Ce restaurant gastronomique signe une cuisine inventive avec les produits de la mer, ici à foison toute l’année et, bien sûr, d’une fraîcheur absolue. Son chef, Marc Le Reun, n’est pas un grand bavard, mais si on lui parle de son métier et de ses recettes, il devient intarissable, notamment pour évoquer le maigre, poisson local plus fin que le bar qu’il aime travailler, la langouste, le merlu ainsi que les produits du marché où il se rend chaque jour.

Et, bien sûr, à Oléron, on ne peut faire moins ! Il propose une déclinaison d’huîtres Marennes-Oléron en trois services : salades d’huîtres panées aux agrumes et à la cardamome, velouté d’huîtres chaudes au pineau sur tombée d’épinards aux quatre épices, tempura d’huîtres au sésame noir accompagné d’un risotto. Pour conclure, un dessert à la carte.

De belles saveurs

La recherche de la qualité irréprochable, on la retrouve auprès d’une bonne douzaine de producteurs réunis depuis dix ans dans l’association Marennes Oléron produits saveurs (MOPS) qui, outre les huîtres, proposent en circuit court des produits goûteux : des escargots, du sel, des produits maraîchers, des fromages locaux, des confitures. Et aussi de la moutarde valorisée par un ingrédient remarquable : la salicorne. Cette plante épatante est utilisée par un jeune pâtissier, Mikaël, pour créer des Gali’flor, galettes parfumées à la liqueur de “sève de feu de joie” (Cognac), et des Sali’croq, biscuits apéritifs qui recueillent un franc succès. Quant au vignoble local, il a obtenu le label national “Vignobles et découvertes”, gage de la qualité des vins locaux, complété par le fameux Pineau, l’apéro oléronais par excellence.

Près des quais, il ne faut pas rater la ribambelle de cabanes d’ostréiculteurs multicolores joliment réhabilitées et occupées à l’année par des artistes et artisans travaillant le verre, le cuir ou le coton. Elles créent ainsi une animation extraordinaire. Parmi bien d’autres, citons la voilerie Coco Chenal qui utilise des anciennes voiles marines recyclées pour confectionner des abat-jour et des sacs, ou encore des artisans créant des objets variés en métal ou en bois. Ou encore les belles poupées en tissu durci de Marleen Ricard et les objets originaux en cuir travaillé par Jennifer Desnoyer.

Enfin, on ne peut séjourner dans l’île sans évoquer la grande figure de Saint-Pierre d’Oléron, l’officier de marine Julien Viaud, plus connu sous le nom de Pierre Loti, écrivain voyageur qui voguera sur toutes les mers du globe à la fin du XIXe siècle. Une plaque sur sa maison familiale de Saint-Pierre rappelle son destin assez exceptionnel. L’air du large.