C' EST la première fois qu'une étude clinique démontre un avantage significatif sur la survie d'une chimiothérapie d'association en la comparant à une monothérapie standard, chez des patientes ayant un cancer du sein métastatique n'ayant pas répondu à une chimiothérapie par anthracyclines, soulignent les investigateurs.
Le principe actif de Xeloda (Laboratoires Roche), la capécitabine, est une fluoropyrimidine orale pour laquelle a été démontrée une activité antitumorale significative dans des cancers du sein métastatiques lourdement prétraités. Le produit a l'avantage d'être administré per os. La capécitabine est convertie en 5-FU de manière prédominante sur le site tumoral par l'exploitation de l'activité de l'enzyme thymidine phosphorylase, qui est augmentée au niveau des tissus cancéreux par rapport aux tissus sains. On sait que le docétaxel renforce encore dans les cellules tumorales, l'activité de la thymidine phosphorylase. D'où la synergie d'action de l'association, mise en évidence dans les études précliniques.
L'étude de phase III, menée dans 75 centres (16 pays, dont la France), a impliqué 511 patientes souffrant d'un cancer du sein métastatique résistant aux anthracyclines ou en rechute après un traitement comportant ce produit. Elles ont été randomisées pour que 255 d'entre elles reçoivent la combinaison capécitabine/docétaxel (Xeloda oral 1 250 mg/m2 deux fois par jour, de J1 à J14, avec une semaine de repos, plus du Taxotère IV, 75 mg/m2, le premier jour de chaque cycle thérapeutique de 21 jours) et que 256 aient le docétaxel en monothérapie (Taxotère IV, 100 mg/m2, le premier jour de chaque cycle thérapeutique de 21 jours).
Une médiane de survie de 14 mois versus 11 mois
« Xeloda et Taxotère combinés ensemble représentent un pas en avant appréciable dans la bataille contre le cancer du sein », note le Dr Joyce O'Shaughnessy, investigatrice principale. Les patientes recevant la combinaison bénéficient d'un temps de survie statistiquement supérieur, avec une médiane de 14 mois versus 11 mois (p = 0,0119). Le temps avant la reprise de la progression est amélioré : 6 mois versus 4 mois (p = 0,0001), tout comme le taux de réponse, qui atteint 42 % versus 30 % (p = 0,006).
Le effets secondaires sont plus fréquents sous l'association thérapeutique, avec davantage de diarrhées, de stomatites, de syndrome « mains-pieds » (dermatose localisée touchant la paume des mains et la plante des pieds), nausées et vomissements. Toutefois, notent les investigateurs, ces effets secondaires sont gérables à l'aide de traitements appropriés et, si nécessaire, par une diminution des doses ou une interruption du traitement.
Xeloda a été approuvé dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis, le Canada, la Suisse et l'Australie, pour le traitement des patientes ayant un cancer du sein localement avancé ou métastatique et présentant une résistance aux traitements contenant du paclitaxel et de l'anthracycline. Le produit peut être utilisé en France à l'hôpital dans le cadre d'une ATU et devrait être commercialisé cette année.
Conférence de presse des Laboratoires Roche au Symposium sur le cancer du sein, San Antonio, Texas.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature